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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Une peine de prison réclamée pour un harceleur en série qui a appelé une de ses victimes jusqu’à 500 fois en une journée

La Couronne réclame quatre ans et demi d’emprisonnement contre Gabriel Cyr, qui s’en est pris à plusieurs jeunes femmes rencontrées en ligne

Photo d'archives, Agence QMI
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-04-29T21:00:00Z
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Le ministère public réclame une peine de quatre ans et demi de pénitencier contre un harceleur en série et exhibitionniste qui a terrorisé de jeunes femmes rencontrées sur les réseaux sociaux, appelant l’une d’elles jusqu’à 500 fois en une journée quand elle refusait de lui envoyer des photos d’elle nue et repoussait ses avances.

Gabriel Cyr a fait au total huit victimes, l’une d’elles étant mineure.

Dans la majorité des dossiers, le modus operandi était le même : rencontres en ligne, discussions sur diverses applications, victimes qui refusent d’envoyer ou de recevoir des photos obscènes, harcèlement à répétition de la part de l'accusé et envoi d’images sexuelles non sollicitées, notamment de son pénis en érection.

L’accusé de 25 ans était prêt à aller loin pour obtenir ce qu’il voulait. «Chienne sale», «salope»; il n’hésitait pas à insulter et à menacer ses victimes par texto ou même par appel lorsqu’elles avaient le malheur de lui répondre.

PHOTO ADOBE STOCK
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Graves conséquences

Et lorsqu’elles ignoraient ses appels, Gabriel Cyr dépassait le stade de l’insistance. Dans l’un des dossiers, sa jeune victime, qui avait 15 ans au moment des faits, a reçu près de 200 appels en une journée après avoir refusé ses avances.

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Puis, quelques jours plus tard, le nombre d’appels atteint les 500, provenant de différentes applications ou de divers numéros masqués.

D’autres ont aussi reçu jusqu’à une centaine d’appels par jour. Assez pour leur faire craindre pour leur sécurité. Cyr a aussi menacé de partager des images intimes d’une victime.

«J’ai développé un stress constant à répondre au téléphone de peur que ce soit lui. J’ai installé des caméras de surveillance autour de mon domicile, car j’avais peur qu’il se présente chez moi», a témoigné dans une lettre l’une d’elles mardi lors des observations sur la peine. «Je fuis ta vengeance, mais tu m’envahis sans cesse.»

Une autre a confié se sentir «hantée» par Gabriel Cyr encore aujourd’hui. «Les propos de cet homme hantent mes pensées chaque jour. [...] Je suis à bout de force.»

Récidive après son arrestation

Arrêté une première fois et remis en liberté avec une interdiction d’utiliser internet, Gabriel Cyr a modifié ses méthodes pour ses deux dernières victimes.

Il s’est exposé à la première en se masturbant dans le dépanneur où elle travaillait. Puis, il a suivi la deuxième, croisée par hasard lors d’un trajet en autobus, jusque sur son lieu de travail, avant d’exhiber son sexe alors qu’il se cachait aux abords d’un boisé.

Citant les lourdes conséquences pour les victimes, la procureure au dossier a suggéré au tribunal l’imposition d’une peine de 54 mois de détention.

«Le rapport [présentenciel] dit clairement qu’il a besoin de soins pour adresser ses problématiques», souligne Me Mélanie Tremblay, précisant que la peine cumulative pour chacun des chefs d’accusation auxquels Cyr a plaidé coupable s’élèverait à près de neuf ans sans prendre en compte la proportionnalité et l’individualisation de la sentence.

En défense, Me Tristan Lachance plaide plutôt pour une peine d’incarcération de 18 mois, assortie d’une probation surveillée de trois ans.

La juge Julie Roy a pris le dossier en délibéré et elle rendra sa décision dans les prochains mois.

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