Sanctions russes: le patron de Nestlé se justifie sur le maintien d'aliments essentiels

Le patron de Nestlé s'est justifié jeudi sur la décision de maintenir les produits alimentaires essentiels en Russie, tels que les produits pour bébés, lors de l'assemblée générale du groupe, mettant en avant « le droit fondamental » à la nourriture, « même en temps de guerre ».  

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« Quand la Russie a envahi l'Ukraine, nous avons été tous profondément choqués », a déclaré Mark Schneider dans un discours diffusé en ligne lors de l'assemblée générale annuelle, qui se tenait à distance, sans présence des actionnaires, en raison des restrictions sanitaires. 

« Nous avons immédiatement pris toutes les mesures possibles pour assurer la sécurité de nos employés et leur apporter tout notre soutien ainsi qu'au peuple ukrainien », a-t-il poursuivi. 

Le groupe suisse, qui emploie 5800 personnes en Ukraine et 7000 en Russie, avait rapidement suspendu ses investissements en Russie, arrêté les publicités et réduit les livraisons. Il avait cessé d'exporter des produits tels que les dosettes de café Nespresso ou les eaux en bouteille S. Pellegrino pour se limiter aux aliments de base, dont les produits pour animaux de compagnie. 

Mi-mars, le président Ukrainien Volodymyr Zelensky avait toutefois épinglé le groupe suisse lors d'une manifestation de soutien à l'Ukraine à Berne. S'adressant directement à la foule par le biais d'une vidéoconférence depuis Kyïv, il avait critiqué les entreprises suisses qui maintenaient leurs activités en Russie, citant nommément Nestlé. 

Les appels au boycott s'étaient rapidement multipliés sur les réseaux sociaux, le groupe essuyant également de vives critiques d'Actares, une organisation actionnariale militante.

Sous pression, le groupe suisse avait encore réduit les produits pour les limiter aux produits essentiels, tels que les produits pour bébés et aliments médicalisés.

« Pour certains, il semblerait que Nestlé n'ait pas été assez attentif ou que nous n'ayons pas agi assez rapidement en réponse aux événements actuels », a soupesé M. Schneider dans son discours.

« Mais, même en temps de guerre, nous sommes convaincus que les valeurs et les principes universels doivent continuer à s'appliquer. En tant qu'entreprise alimentaire, le droit fondamental d'accès à la nourriture est pour nous essentiel », a-t-il déclaré.

L'objectif n'est pas la recherche de profit, a-t-il réaffirmé, précisant que tout éventuel bénéfice sera reversé à des organisations d'aide humanitaire.

« Notre priorité demeure la sécurité de nos collègues en Ukraine. Nous sommes avec le peuple ukrainien, avec nos 5800 collaborateurs dans le pays et avec la communauté internationale dans l'appel à la paix », a-t-il ajouté.