Le Parti conservateur du Canada doit cesser d’ignorer le Québec


Guillaume Rousseau
Lors des dernières élections, le Parti conservateur du Canada a augmenté substantiellement ses appuis et son nombre de députés un peu partout au Canada, sauf au Québec. Depuis, ses réflexions postélectorales ignorent complètement le Québec.
Alors qu’il avait remporté à peine plus 18,5% du vote québécois en 2021, il en a remporté près de 23,5% cette fois. Certes, le fait que cela s’est traduit par un seul député de plus peut être décourageant pour les conservateurs. Mais c’est oublier qu’un appui de 23,5% est précisément un niveau qui frôle la zone payante en termes de députés, sans l’atteindre. À preuve, avec à peine 4,5% plus de votes, le Bloc a deux fois plus de députés. C’est donc dire que, après avoir fait des gains en Ontario et en Colombie-Britannique, les conservateurs doivent en faire au Québec s’ils veulent gagner une majorité.
Malgré cela, leurs réflexions publiées depuis les dernières élections ignorent complètement le Québec. Il y est question du mode de sélection des candidats, de la principale conseillère de M. Poilievre ou encore de l’importance d’augmenter leurs appuis chez les femmes, mais aucunement du Québec.
Pourtant, la recette pour favoriser des gains au Québec est bien connue. Les conservateurs doivent s’engager à réaliser une réforme constitutionnelle. C’est ce qu’a fait Brian Mulroney dans les années 1980, ce qui lui a permis de remporter plus de 50% du vote et de faire élire une soixantaine de députés au Québec.
Aujourd’hui, il ne leur est même pas nécessaire de promettre une réforme globale requérant l’accord d’une majorité de provinces. Un simple engagement à réaliser une réforme requérant seulement l’appui du Québec et du fédéral suffirait. L’Assemblée nationale vient d’adopter une motion allant dans ce sens. Et l’Alberta souhaite aussi la réouverture de la Constitution.
Les conservateurs canadiens doivent cesser d’ignorer le Québec entre deux élections, s’ils veulent que les Québécois cessent de les ignorer lors des élections.