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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Le parcours inspirant de Simone Veil

L’actrice Elsa Zylberstein prête ses traits à la femme d’État française Simone Veil dans le film Simone, le voyage du siècle.
L’actrice Elsa Zylberstein prête ses traits à la femme d’État française Simone Veil dans le film Simone, le voyage du siècle. Photo fournie par AZ FILMS
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Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2022-12-24T05:00:00Z
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Après avoir réalisé des films sur Édith Piaf (La môme) et sur l’actrice Grace Kelly (Grace de Monaco), le cinéaste français Olivier Dahan s’est attaqué à une autre grande figure légendaire en portant à l’écran la vie de Simone Veil, une icône de la lutte pour le droit des femmes en France.

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À l’affiche depuis vendredi au Québec, son nouveau film, Simone, le voyage du siècle, relate donc le parcours inspirant de la femme d’État française Simone Veil, en s’attardant tant à son enfance difficile (elle a survécu à l’Holocauste après avoir été déportée à Auschwitz à 16 ans, mais elle y a perdu son père, son frère et sa mère) qu’à son cheminement politique remarquable. 

Nommée ministre de la Santé par le président Valéry Giscard d’Estaing en 1974, Simone Veil s’est rapidement imposée comme une grande défenseuse de la lutte contre la discrimination des femmes. C’est elle qui a adopté en 1975 la loi dépénalisant le recours à l’avortement en France. 

C’est l’actrice Elsa Zylberstein (Un + Une) qui a approché Olivier Dahan en lui soumettant l’idée d’écrire et de réaliser un drame biographique sur la vie de Simone Veil. 

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«Elsa avait une envie d’actrice», confie le cinéaste dans un entretien accordé par visioconférence en janvier dernier.

«C’est un projet qu’elle portait en elle depuis un certain moment. J’ai dit oui assez rapidement, même si cette proposition est arrivée à un moment où je n’avais plus tellement envie de faire du cinéma. Mes combats avec [le producteur] Harvey Weinstein pendant le montage de Grace de Monaco m’avaient fatigué et pompé beaucoup d’énergie.»

Une trilogie

Même si la réalisation de Grace de Monaco (avec Nicole Kidman dans le rôle-titre) s’est avérée frustrante à plusieurs égards pour Olivier Dahan [rappelons que la famille princière a sévèrement critiqué le film], le cinéaste a sauté sur l’occasion de réaliser un troisième portrait de femme.

«Depuis le départ, j’avais en tête d’en faire trois, révèle-t-il. J’ai pensé ces films comme une trilogie. Je voulais faire un film sur une artiste (Édith Piaf), un autre sur une comédienne qui ne comprend pas le rôle qu’elle joue (Grace Kelly) et un dernier sur une femme politique.»

Pour écrire le scénario de Simone, le voyage du siècle, Olivier Dahan a dévoré tout ce qui a été écrit sur Simone Veil, tant ses biographies que les articles de journaux à son sujet. Il a aussi visionné la plupart des longues entrevues qu’elle a accordées à la télévision.

«J’ai tout fait en même temps, décrit-il. J’ai écrit le film très rapidement en découvrant sa vie. Dès que j’apprenais un élément de sa vie qui m’intéressait, je l’intégrais tout de suite à mon scénario.»

Le moment de vérité

Comme pour ses deux drames biographiques précédents, le cinéaste n’a pas voulu impliquer la famille de Simone Veil dans le processus d’écriture du film.

«Mon ambition, ce n’était pas de raconter la vie de Simone Veil. Je voulais plutôt faire son portrait et m’approprier son discours pour parler de la société d’aujourd’hui», précise-t-il. 

«Cela dit, j’ai quand même discuté avec les enfants de Simone Veil. Ils étaient assez inquiets à l’idée qu’on fasse un film sur leur mère et leur famille, mais ils m’ont laissé faire. Je leur ai montré le résultat final et c’était en quelque sorte le moment de vérité pour moi, parce qu’ils l’ont mieux connue que personne. Mais ils ont adoré le film et ils m’ont vraiment remercié de l’avoir fait comme cela.»


Le film Simone, le voyage du siècle a pris l’affiche hier.

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