Le pape François à Québec en 2022, une visite plus sobre que celle de Jean-Paul II
Le Saint-Père a finalement avoué que l’Église avait participé à un génocide culturel des Premières Nations


Martin Lavoie
En juillet 2022, François est devenu le deuxième pape seulement à fouler le sol du Québec, mais malgré l’importance de l’événement, sa visite n’a pas eu l’impact de celle de Jean-Paul II en 1984.
Après être arrivé à Edmonton le 24 juillet, le pape est débarqué à Québec le 27 juillet. Il y est demeuré deux jours avant de mettre le cap sur Iqualuit, au Nunavut, où s’est terminé son périple canadien.
En 1984, Jean-Paul II avait parcouru le Canada d’est en ouest, aller-retour, durant 11 jours.
C’est d’ailleurs à Québec qu’il était débarqué pour entamer sa tournée le 9 septembre. Cette même journée, le pape a dit la messe sur le campus de l’Université Laval devant environ 275 000 fidèles.
En 1984, Jean-Paul II n’avait que 64 ans, comparativement à 85 ans pour François en 2022.
Un objectif précis
«La visite de Jean-Paul II était pastorale et prévue depuis longtemps. Il y avait un engouement et ce pape représentait un vent de liberté en brisant le rideau de fer entre l’Est et l’Ouest. Et c’était aussi le premier pape à venir au Canada», explique Alain Pronkin, auteur et expert de l’actualité religieuse.
«Celle de François avait un but d’excuses et de pénitence quand il y a eu l’affaire des tombes dans les pensionnats autochtones. [Le but n’était] pas de faire de grosses cérémonies ou des rassemblements», ajoute-t-il.


À l’aéroport Jean-Lesage, le pape François a notamment été accueilli par le premier ministre du Québec, François Legault. Les deux hommes ont ensuite eu une rencontre en privé durant laquelle M. Legault a demandé la préservation des archives des pensionnats.
Le pape s’est ensuite déplacé à la Citadelle de Québec, où l’attendait notamment Justin Trudeau, le premier ministre du Canada. Il y a répété ses excuses pour les abus subis par les Autochtones dans les pensionnats.
Il est ensuite allé à la rencontre de fidèles sur les plaines d’Abraham, défilant en voiture au milieu d’eux.
Il réalise
Ses excuses ne sont cependant pas allées assez loin au goût de certains représentants des Premières Nations, qui lui ont notamment reproché de mettre la faute sur certains individus plutôt que sur l’Église.

«Il s’est repris dans l’avion en retournant à Rome. Il est allé plus loin en disant qu’il pensait que l’Église avait participé à un génocide culturel des Premières Nations. On dirait qu’il en a réalisé l’ampleur sur place, au Canada», analyse M. Pronkin.
C’est d’ailleurs ce qu’il retient de la visite papale.
«L’admission, c’est vraiment majeur. Il y a eu une prise de conscience», estime Alain Pronkin.

Le pape a officié une messe au sanctuaire Sainte-Anne-de-Beaupré le 28 juillet, puis les vêpres à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec.
Le lendemain, François a rencontré une délégation d’Autochtones avant de mettre le cap sur Iqaluit.
Visite du pape en 2022
24 juillet
– Accueil à Edmonton, Alberta
25 juillet
– Deux rencontres avec les peuples autochtones
26 juillet
– Messe au Commonwealth Stadium
– Participation au pèlerinage du lac Sainte-Anne
27 juillet
– Départ d’Edmonton
– Arrivée à Québec
– Visite de la Citadelle avec les représentants de l’État
– Tournée sur les plaines d’Abraham
28 juillet
– Messe au sanctuaire Sainte-Anne-de-Beaupré diffusée sur les plaines d’Abraham
– Vêpres à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec
29 juillet
– Rencontre avec les membres de la compagnie de Jésus
– Rencontre avec une délégation d’Autochtones
– Départ de Québec
– Arrivée à Iqaluit, au Nunavut
– Rencontre avec d’anciens élèves de pensionnats autochtones
– Cérémonie de départ
Source: Le Secrétariat de la visite papale au Canada