Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Le Panier Bleu espère avoir sa part de folie des emplettes d’ici lundi

Mais la partie est loin d’être gagnée, car les géants étrangers sont très agressifs

Partager
Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2022-11-26T05:00:00Z
Partager

Du haut de ses deux mois d’existence, le nouveau Panier Bleu tente de profiter de la manne du Vendredi fou dans une année marquée par une concurrence féroce et des rabais agressifs de la part des entreprises étrangères.

Les promotions offertes sur le site transactionnel québécois, qui mise sur l’achat local, ont lieu toute la fin de semaine, de vendredi à lundi. 

« Pour aider et remercier nos commerçants d’avoir vécu nos montagnes russes depuis notre lancement, on fait quatre jours sans commissions ni frais de carte de crédit pour eux », indique Alain Dumas, patron de cette entreprise lancée par le gouvernement et privatisée à l’été 2022. 

Le Panier Bleu touche habituellement de 7 % à 15 % par vente.

Les clients pourront de leur côté profiter des rabais offerts par les 190 marchands eux-mêmes.

Le Panier Bleu a aussi lancé une première campagne de publicité en ligne afin d’encourager le trafic sur son site. 

Moins attrayant, l’achat local ?

Encore en période de test, l’entreprise ne s’est pas fixé d’objectifs de ventes.

« On ne sent pas de désintérêt pour l’achat local », tient tout de même à préciser M. Dumas. 

C’est pourtant le cas, constate de son côté l’Observatoire de la consommation responsable de l’ESG UQAM.

Publicité

« L’intérêt pour les entreprises québécoises était monté si haut pendant la pandémie qu’il redescend depuis 18 mois », souligne Fabien Durif, professeur au département de marketing et directeur et cofondateur de l’Observatoire. 

L’expert observe aussi que les promotions du Vendredi fou sont très agressives cette année, ce qui pourrait nuire aux entreprises d’ici. 

Pas pour tout le monde

Bref, la question du prix « semble redevenir un frein majeur à l’achat local » pour 63,2 % (+9,3 %) des Québécois.

C’est bien ce que remarque l’entrepreneure Marie Beaupré, copropriétaire de la boutique Les Mauvaises herbes, spécialisée dans la vente d’ingrédients et d’accessoires dédiés à la fabrication de cosmétiques et de produits ménagers maison.

« On a triplé notre chiffre d’affaires pendant la pandémie, mais les comportements d’achat sont devenus plus difficiles à prédire depuis un an », dit-elle. 

Avec ses partenaires, elles ont fait le choix de ne pas être sur le Panier Bleu. Les raisons sont nombreuses, dont le fait qu’il faut payer un abonnement mensuel et une commission sur chaque vente. 

« Ils attirent peu de monde pour l’instant, quand on regarde leurs chiffres de trafic internet. Ils se donnent beaucoup d’importance alors qu’ils n’ont rien prouvé encore », assène-t-elle. 

Si la porte n’est pas fermée, le Panier Bleu devra d’abord faire ses preuves. 

« En étant sur ce site, on se fait de la propre compétition, c’est un intermédiaire de plus. Le format et la façon de faire ne collent pas aux besoins des PME d’ici », plaide Mme Beaupré. 

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité