Le «neurofeedback»: une thérapie méconnue pour entraîner son cerveau
Il y a quelque temps, j’ai essayé le neurofeedback, une thérapie encore relativement méconnue du public.
Qu’est-ce que c’est?
La définition officielle est la suivante: «Technique non invasive qui permet de mesurer et de modifier l’activité cérébrale en temps réel». Moi, je l’appelle «le gym du cerveau»! Cette thérapie peut être utilisée pour traiter l’insomnie, l’anxiété, le TDAH ou simplement pour améliorer ses capacités cognitives.
J’ai voulu tenter l’expérience pour traiter mon insomnie et, pour ce faire, je me suis rendue chez Neuroperforma. Avant même la première rencontre, on doit remplir un questionnaire sur notre santé et nos intentions. On reçoit également un appel téléphonique pour nous expliquer le déroulement. Le jour de l’évaluation, on rencontre tout d’abord une psychologue pour approfondir le questionnaire. La psychologue est là pour apprendre à nous connaître et pour cibler nos réels besoins, puisqu’une fois l’évaluation terminée, c’est elle qui analysera nos résultats et créera notre entraînement. Ensuite, c’est le moment de l’évaluation.
Un drôle de casque
On nous place des capteurs sur le cuir chevelu et on ajoute un gel qui permet de lire en temps réel l’activité de notre cerveau. L’évaluation se fait en deux temps: la première portion dure entre 5 et 7 minutes et se fait les yeux fermés, alors que la seconde dure le même temps et se fait les yeux ouverts. Pendant l’évaluation, on nous fait regarder une émission. J’ai choisi La Voix, et l’émission est interrompue régulièrement de 2 à 10 secondes. Comme l’explique Rock Therrien, président de Neuroperforma, «ces interruptions indiquent que certaines régions cérébrales ne fonctionnent pas de manière optimale». Cette évaluation permet de voir les régions du cerveau à entraîner parce que certaines travaillent très fort – plus que la normale – alors que d’autres travaillent moins fort que la normale.
En fait, ce qui se passe, c’est que, lorsque les images de l’émission sont interrompues, mon cerveau ne fait pas ce qu’il faut. Dans le cas de l’insomnie, par exemple, c’est que mon cerveau prend constamment le chemin A, qui mène à de l’insomnie. Durant les séances d’entraînement – on parle de plus ou moins 10 rencontres où on fait plusieurs blocs de 7 minutes –, mon cerveau va finir par emprunter la voie B ou C, qui mène au sommeil. Cette approche différente peut avoir des répercussions positives sur nous pendant près de 10 ans.
Les résultats
Il y a plusieurs fréquences dans notre cerveau, qui ont chacune des fonctions différentes: que ce soit pour la concentration, la mémoire, la détente (anxiété) ou encore pour le sommeil. La psychologue les analyse avec nous. Des professionnels et des sportifs ont recours à cette approche parce qu’il est possible de faire un protocole pour la concentration. Le neurofeedback peut nous aider à soigner des «bobos», mais aussi à améliorer nos capacités cognitives.
On ne nous joue pas dans la tête!
Contrairement à certaines idées reçues, le neurofeedback ne provoque ni chocs ni manipulations intracrâniennes. «C’est totalement indolore et sécuritaire», rassure Anaïs. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes: pour des troubles comme l’anxiété, la dépression ou le TDAH, les taux de réponse positive peuvent atteindre 95%.