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L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

Guerre en Ukraine: le mondial courte piste finalement à Montréal

Tout reste à faire pour bien organiser l’événement, prévu dans trois semaines

Montréal avait reçu en 2020 le Championnat des quatre continents de patinage de vitesse courte piste, à l’aréna Maurice-Richard.
Montréal avait reçu en 2020 le Championnat des quatre continents de patinage de vitesse courte piste, à l’aréna Maurice-Richard. Photo d’archives
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2022-03-01T03:00:00Z
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Dans un renversement de situation, l’International Skating Union (ISU) souhaite finalement que Montréal accueille le championnat mondial de courte piste, prévu dans trois semaines, mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres. 

« On veut présenter le mondial, mais les conditions minimales doivent être en place, a résumé le directeur général de la Fédération de patinage de vitesse du Québec (FPVQ) et membre du comité organisateur Robert Dubreuil. Depuis deux semaines, plus aucun travail d’organisation n’a été fait parce qu’on savait que l’événement s’en allait dans un autre pays. » 

Attribué à Montréal en juin 2019, le mondial devait se dérouler du 18 au 20 mars prochain, mais les restrictions sanitaires pour entrer au Canada ont changé la donne. 

Les patineurs russes et kazakhs qui avaient reçu le vaccin Spoutnik n’étaient pas autorisés à entrer au Canada. 

Jugeant que certains pays étaient lésés dans cette situation, l’ISU a lancé un nouvel appel de candidatures de cinq jours pour sonder l’intérêt, appel qui se terminait le 23 février. 

Les Pays-Bas, la Pologne, la Hongrie et l’Italie ont levé la main pour accueillir l’événement, et une décision devait tomber le lendemain de la fermeture de l’appel de candidatures. 

« C’était clair que le mondial nous échappait, a raconté Dubreuil qui a été prévenu des intentions de l’ISU à la mi-février en plein cœur des Jeux olympiques de Pékin. Ça tournait en rond depuis deux mois. Le Canada ne bougeait pas sur ses politiques d’entrée au pays tout comme l’Union internationale qui désirait que tous les pays obtiennent la même opportunité. »

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Selon lui, avec l’appel de candidatures, il était clair que l’ISU regardait ailleurs.

« On a arrêté notre travail et il n’était pas question d’engager des sommes d’argent pour un événement que nous étions en train de perdre », précise-t-il. 

Robert Dubreuil, le directeur général de la Fédération de patinage de vitesse du Québec.
Robert Dubreuil, le directeur général de la Fédération de patinage de vitesse du Québec. Photo d'archives, Jean-François Desgagnés

Changement à cause de l’invasion 

Coup de théâtre dans la nuit de samedi à dimanche dernier alors que l’ISU a confirmé que le championnat mondial aurait finalement lieu dans la métropole comme prévu et a prévenu le comité organisateur de sa décision par le biais d’un courriel. 

Le déclenchement de la guerre en Ukraine a changé la donne. 

« J’ai appris leur décision en me levant dimanche matin, a raconté Dubreuil. Je ne comprends pas la raison pour laquelle ils ont publié l’information avant de nous prévenir de leurs intentions. On s’est parlé ce matin (lundi) et il y a de la bonne volonté chez toutes les parties. » 

Dubreuil, ses partenaires de Patinage de vitesse Canada (PVC) et les membres du comité exécutif désirent mener à bon port le mondial, mais ils savent que ça sera difficile. 

Déplacer l’événement

« Notre cœur et notre tête disent qu’on veut organiser le mondial, mais c’est très peu probable qu’on puisse le faire du 18 au 20 mars. L’option de déplacer l’événement est sérieusement envisagée. L’ISU est prête à faire des concessions. Dans une période d’incertitude totale, tout le monde est mal pris. On veut être fixé d’ici la fin de la semaine avec les conditions qu’on aura décidées ensemble. » 

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« On a réglé quelques détails lors de cette première rencontre, mais tout reste à faire, poursuit Dubreuil. On parle d’un événement doté d’un budget de plus d’un million et on n’a pas encore donné de contrats pour la télévision, l’hôtel, entre autres. » 

Statut inconnu pour les athlètes russes et bélarusses

Si les parties arrivent à attacher toutes les ficelles, est-ce que les patineurs russes et bélarusses seront présents à Montréal pour la tenue du championnat mondial ? 

Au moment de la rencontre entre le comité organisateur et l’International Skating Union (ISU) lundi matin, le Comité international olympique (CIO) n’avait pas encore fait connaître sa position sur la participation des athlètes russes et bélarusses aux différentes compétitions internationales. 

Plus tard en matinée, le CIO a demandé aux différentes fédérations d’exclure les athlètes des deux pays en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 

Pas encore de position

« L’ISU n’avait pas encore pris position, a indiqué le directeur général de la FPVQ, Robert Dubreuil, au moment de notre entretien en fin de journée, lundi. Il faudra voir, mais les Russes ont déjà décidé de ne pas participer au mondial sprint qui débute jeudi en Norvège. La même chose pourrait se produire en courte piste. » 

En plus du courte piste à Montréal, l’ISU a redonné la présentation du mondial en patinage synchronisé à Hamilton. La compétition se déroulera du 7 au 9 avril. 

En décembre et en janvier, les Russes et les Kazakhs avaient pu participer à des étapes de la Coupe du monde de patinage longue piste à Calgary et de bosses à Tremblant en raison d’une dérogation du gouvernement fédéral touchant les événements sportifs de haut niveau. 

Cette dérogation est toutefois échue depuis le 15 janvier. Le gouvernement fédéral n’a pas montré l’intention d’y recourir de nouveau malgré les tractations des fédérations canadienne et québécoise. 

« [C’était] au moment de la cinquième vague, a rappelé Dubreuil, je pouvais comprendre que le gouvernement n’avait pas l’intention de rouvrir le dossier. »

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