«Le monde occidental est en train de lâcher Israël petit à petit»

La sortie de Mark Carney qui a annoncé mercredi l’intention du Canada de reconnaître l’État palestinien d’ici septembre n’a rien de surprenant aux yeux de la chroniqueuse Yasmine Abdelfadel.

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«J’ai l’impression que c’est scripté: la sortie de la France suivie de la sortie de la Grande-Bretagne, maintenant celle du Canada et je prédis celle de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie dans les prochains jours de manière tout aussi officielle, question de faire en crescendo une pression sur Israël. Ils ont finalement jusqu’au mois de septembre pour démontrer qu’ils sont sensibles aux pressions occidentales», a-t-elle déclaré lors du segment La Joute des Analystes, sur les ondes de TVA et LCN.

Cette dernière estime qu’Israël fait face à un choix: laisser l’aide humanitaire être distribuée, tout en cessant de s’opposer à la création d’un État palestinien, ou encore subir les foudres de la communauté internationale.

«C’est le monde occidental qui est en train de lâcher Israël petit à petit. Le message on ne peut plus clair», soutient Yasmine Abdelfadel.

Pour son collègue Gaétan Barrette, la décision du Canada d’emboîter le pas à la France et au Royaume-Uni est la bonne.

«C’est la seule chose à mon avis qui va donner un résultat. Et c’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle cette sortie-là concertée entre différents pays occidentaux se fait. La situation n’est pas acceptable en droit international et humainement évidemment. Alors on intervient», affirme l’ex-ministre libéral.

Ce dernier souligne toutefois que l’intervention du Canada, tout comme celles du Royaume-Uni et de la France, cible surtout les autorités palestiniennes et adresse peu de critiques directement envers Israël.

«On met la pression sur les Palestiniens pour se débarrasser du Hamas et avoir un gouvernement en bonne et due forme. On n’a pas entendu un seul mot sur l’attitude d’Israël quant à notamment la destruction du territoire et la colonisation d’une partie de la Cisjordanie qui est presque complète», argumente l’analyste.

M. Barrette demeure plutôt pessimiste quant aux chances que l’État palestinien soit reconnu par une majorité de pays d’ici l’automne.

«Je pense que ça va donner des résultats sur le plan du dossier humanitaire, mais sur le plan de la reconnaissance et de la réalité d’être un pays pour la Palestine, je pense qu’on est loin du compte aujourd’hui», soutient Gaétan Barrette.

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