«Le monde à l'envers»: place à des débats enflammés ce vendredi à TVA

Guillaume Picard | Agence QMI
Depuis le temps qu’il planche sur son retour à la télé et peaufine le concept de son plateau de débats et d’actualité «Le monde à l’envers», Stéphan Bureau est impatient de sauter dans l’arène, ce vendredi, à l’antenne de TVA.
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Le journaliste et animateur souhaite faire «œuvre utile» en permettant aux Québécois d’apprendre ou de réapprendre à débattre.
«Fébrile» à l’approche du premier rendez-vous de 90 minutes présenté en direct, le communicateur de 58 ans entend piloter des discussions franches, directes et ouvertes aux nuances, bref, dans un cadre plus propice aux échanges civilisés que sur Twitter.
«C’est plus facile de rester braqué, de se détester à distance et de supposer le pire que de prendre le risque de dire: "voici ce que je pense, as-tu une meilleure idée?"», a-t-il dit à l’Agence QMI, vendredi dernier, alors qu’il dévoilait le décor installé dans le studio A, dans l’édifice de TVA à Montréal.

Il croit que l’émission, même si elle proposera des débats enflammés, «démontrera que tu ne meurs pas et que tu peux avoir du plaisir» en échangeant des idées.
À son avis, «l’espace de discussion s’est rétréci» au Québec pendant la pandémie. «En dehors des incitations à la violence et à la haine, ou encore la diffusion de mensonges éhontés, on est tous d’accord: les opinions, les visions différentes et les regards critiques, c’est possible de les entendre sans que ce soit menaçant, sans qu’on dise à l’autre: "tais-toi"!»
Des collaborateurs, des invités et du public
Chaque semaine, Stéphan Bureau s’entourera de quatre collaborateurs, qui seront en rotation parmi un groupe de huit, soit Yasmine Abdelfadel, Biz, Gregory Charles, Louise Deschâtelets, Sophie Durocher, Raed Hammoud, Guy Nantel et Richard Martineau.
Pour le premier rendez-vous, Yasmine Abdelfadel, Louise Deschâtelets, Raed Hammoud et Guy Nantel croiseront le fer sur différents thèmes établis en milieu de semaine pour leur permettre de faire leurs devoirs. Comme on sera en direct, il n'est pas exclu de changer un sujet à la toute dernière minute et même pendant l’émission, afin de rester collé à l’actualité.
L’animateur fera aussi trois entrevues, dont l’une avec l’invité de la semaine. Pour casser la glace, Fabien Cloutier se prêtera au jeu. Même des gens dans le public et des internautes pourront partager leurs opinions et leurs commentaires.

De longues discussions
Quand il a quitté ICI Première à la fin de l’été 2021, Stéphan Bureau ne s’attendait pas à se retrouver à l’animation d’un plateau de débats et d’actualité une année plus tard.
«On avait eu des conversations avec TVA et ça n’avait pas abouti, car ça ne fonctionnait pas avec mon horaire. Et le téléphone a sonné à nouveau en octobre 2021, appel que je n’attendais pas. C’est là qu’on a commencé à parler. On a fait deux pilotes qui étaient plutôt bien au printemps, mais ce n’était pas ça pour plein de raisons, à commencer par le fait qu’on avait un décor créé en période de pandémie, avec de la distance. Il fallait des jumelles pour voir les invités, c’était très frustrant. On voulait aussi du public. On est retourné à la planche à dessin et on a accouché de ce projet», a-t-il raconté.
Produite par Sphère Média, en collaboration avec Québecor Contenu, l’émission «Le monde à l’envers» sera présentée chaque vendredi, à 20 h, à TVA, ainsi qu’en reprise à LCN chaque samedi à la même heure.
Différentes approches

La comédienne et chroniqueuse du «Journal» Louise Deschâtelets dit «sortir de sa zone de confort un peu beaucoup» en participant au «Monde à l’envers». «Compte tenu de mon âge et des expériences que j’ai, je pense que je peux apporter un élément de réflexion plus éloigné par rapport à ce qui se passe dans la société. Aujourd’hui, on réagit spontanément à cause des réseaux sociaux. Je peux avoir un avis différent et se parler calmement sans être des ennemis.»
Le chanteur de Loco Locass et auteur Biz a lui-même proposé son nom pour collaborer à l’émission et la production l’avait aussi dans sa mire, alors il parle d’un «mariage parfait, un consentement libre et éclairé». «Le format, la proposition, avec Stéphan Bureau, ça, c’était bien important pour moi. On me permet d’être ce que je suis, d’avoir ma couleur, d’être le gars de Québec qui défend la langue française, l’indépendance, les régions, les Premières Nations, le tout avec mon ton, de l’humour et une perspective historique, c’est une tribune extrêmement rare.»
Pour sa part, la chroniqueuse du «Journal» Sophie Durocher «souhaite qu’on se parle dans le blanc des yeux sans se crier des noms» à l’émission. «L’intention n’est pas de détruire la personne qui ne pense pas comme toi, mais ce n’est pas "Passe-Partout" non plus. Je vais dire à l’autre qu’il est dans le champ, mais avec le sourire. Quand j’écris une chronique qui fait jaser, je vois une différence entre la réaction des gens sur les réseaux sociaux, la minorité tapageuse, et les gens qui m’écrivent et son respectueux.»