Diffamation: le ministre Éric Caire poursuivi pour 1,2 M$


Geneviève Lajoie
L’homme d’affaires Georges Gantcheff intente une poursuite de 1,2 M$ contre le ministre Éric Caire, qui l’a pointé du doigt dans sa réplique à la libérale Lise Thériault sur la corruption.
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Le magnat de l’immobilier estime que le ministre de la Cybersécurité et du Numérique a tenu des propos diffamatoires à son endroit, qui portent atteinte à sa réputation.
Le 16 février dernier, la députée d’Anjou–Louis-Riel a fait une sortie médiatique sentie à l’Assemblée nationale contre les détracteurs de Jean Charest et de l’héritage du Parti libéral du Québec.
Elle s’est attaquée à l’intégrité de plusieurs élus rivaux. Elle a notamment rappelé que le ministre Caire avait embelli son CV dans sa course à la chefferie de l’ADQ. Piqué au vif, ce dernier avait répliqué. «Personnellement, je n’ai pas de Gorges Gantcheff dans mon CV, de Marc Bibeau, ou de Franco Fava ou de William Bartlett», avait-il rétorqué aux journalistes, dans les corridors du parlement.
Puisque cette déclaration n’a pas été faite au Salon bleu ou dans une salle de commission, le caquiste ne bénéficiait pas de l’immunité parlementaire permettant aux députés de s’exprimer librement sans risque d’être poursuivi.
Dans son action déposée au palais de justice de Montréal, l’entrepreneur immobilier soutient que les déclarations d’Éric Caire «laissent injustement et faussement entendre» qu’il n’est pas intègre. «Les propos du défendeur sont calomnieux, vexatoires et diffamatoires», insiste M. Gantcheff. Il reproche aussi au ministre de l’associer à des anciens collecteurs de fonds du PLQ, une fonction qu’il n’a jamais exercée.
Le président et chef de la direction de Gestion Cromwell inc. souligne également que s’il a déjà été associé par certains médias à des allégations de malversation à la Société immobilière du Québec (SIQ), le patron de l’UPAC a fermé l’enquête en 2019.
Au cabinet d’Éric Caire, on a refusé de commenter la situation. Il n’a pas non plus été possible de savoir si les frais d’avocats du ministre seront assumés par le trésor public.
Notons que le député de La Peltrie n’est pas le premier caquiste à avoir des démêlées avec Georges Gantcheff. En 2016, François Legault avait été mis en demeure de se rétracter et de s’excuser auprès de l’homme d’affaires pour l’avoir associé à des activités ou gestes illégaux. À l’époque, le chef de la CAQ avait dit qu’il était «un des bénéficiaires de la magouille» touchant la SIQ.