Le meilleur espoir depuis Bobby Orr?
Kevin Dubé
La prochaine vedette à la défense dans la LNH pourrait bien se trouver quelque part en banlieue nord de Seattle. À 15 ans, le jeune Landon DuPont fait déjà sa marque dans la Ligue junior de l’Ouest (WHL) et s’attire même des comparaisons avec... Bobby Orr.
Bon, comparer un adolescent qui n’a que quelques poils au menton et qui n’a disputé qu’une vingtaine de matchs dans les rangs juniors à celui qui est considéré par plusieurs comme le meilleur défenseur de tous les temps, c’est peut-être un peu fort, non?
Chose certaine, peu de défenseurs de son âge ont suscité autant d’engouement que le natif de Calgary, qui évolue pour les Silvertips d'Everett dans la WHL.
Et c’est la raison pour laquelle certains observateurs croient qu’il est le meilleur arrière de 15 ans depuis le grand Bobby Orr.
Ah, oui, on oubliait: le nom de Cale Makar est aussi mentionné à titre de comparaison quand on parle du défenseur droitier de 5 pi, 11 po et 179 lb.
Juste ça.
Un jeune comme les autres
Mais ça ne semble pas embêter outre mesure le jeune DuPont qui, après tout, doit composer avec l’attention qui vient avec son talent unique depuis un très jeune âge.
«J’ai toujours eu à vivre avec l’attention médiatique et j’ai appris à la gérer, a-t-il confié lors d'un entretien téléphonique avec Le Journal. Cette année, je fais de mon mieux pour m’en soucier le moins possible. C’est parfois difficile, mais je commence à être habitué. D’un autre côté, c’est flatteur d’être comparé à d’aussi grands joueurs. Cale Makar est un joueur sur qui j’ai toujours voulu prendre exemple. Je veux lui ressembler.»
C’est une chose de dire qu’on gère bien la pression et les attentes, mais c’en est une autre de l’appliquer au quotidien. Foi de son entraîneur Steve Hamilton, le joueur des Silvertips qui gère le mieux l’attention médiatique autour de DuPont cette saison est... DuPont lui-même!
«Pour tout le monde dans le vestiaire, c’est un peu nouveau, alors que pour Landon, il vit avec ça depuis toujours. Il a toujours été un joueur spécial et je pense qu’il a appris à demeurer très humble malgré les attentes. C’est un jeune très mature qui ne veut que vivre une vie normale.»
Un impact indéniable
L’été dernier, DuPont est devenu le deuxième joueur de l’histoire de la WHL à obtenir le statut de joueur exceptionnel, après Connor Bedard, ce qui lui a permis de faire ses débuts au niveau junior à 15 ans.
Réclamé au tout premier rang au total par les Silvertips, DuPont démontre qu’il méritait amplement ce statut, puisqu’après ses 21 premiers matchs dans la WHL, il cumule 22 points, dont cinq buts, ce qui le place au huitième rang des pointeurs chez les défenseurs dans la WHL.
On vous rappelle qu’il n’a que 15 ans et qu’il n’aura 16 ans qu’à la fin mai.
«Il a tellement d’impact sur chacun des matchs. Il fait la différence chaque fois qu’il est sur la patinoire. Quand il joue contre son groupe d’âge, il est juste...», lance Steve Hamilton, en laissant un rire compléter sa phrase.
Peur de rien
Et il en sait quelque chose. Originaire de la région de Calgary et entraîneur-chef des Hitmen de la WHL jusqu’à la saison dernière, il a suivi DuPont bien avant de l’avoir sous son aile avec les Silvertips. Son fils l’a même affronté à quelques reprises dans les rangs mineurs.
Hamilton connaissait donc le talent de DuPont, mais avoue qu’il ne se doutait pas que la transition vers les rangs juniors se déroulerait aussi bien pour lui.
«Il n’a peur de rien et c’est une qualité incroyable à avoir. Ce qu’il réussit à faire chaque soir en étant le plus jeune joueur sur la patinoire, c’est exceptionnel.»
DuPont sera admissible au repêchage de la LNH en 2027. D'ici là, retenez son nom, on va entendre parler de lui.
Il est né en Suisse
Landon DuPont est le fils de l’ancien joueur de la LNH Micki DuPont, qui a joué quelques matchs dans la LNH au début des années 2000, mais qui a surtout connu une carrière dans les mineurs, puis en Europe. C’est d’ailleurs en Suisse que Landon a vu le jour, alors que son père évoluait pour les Flyers de Kloten en Ligue nationale A. C’est là qu’il a fait ses débuts au hockey avant de déménager en Allemagne lorsque son père a signé avec les Eisbären (Ours polaires) de Berlin. La famille est revenue au Canada en 2019.
«Le hockey est très différent là-bas, a-t-il reconnu. Il n’y a pas autant de bons joueurs et il n’y avait qu’un seul vrai programme où je demeurais. J’en garde tout de même d’excellents souvenirs.»
Un petit message de Connor Bedard
Peu de temps après avoir reçu le statut de joueur exceptionnel, Landon DuPont s’est réveillé un matin et, regardant son cellulaire, il a vu qu'on lui avait envoyé un message vidéo. La provenance: un certain Connor Bedard. L’attaquant des Blackhawks de Chicago avait pris le temps de le féliciter, lui qui avait vécu la même chose en 2021 lorsqu’il avait aussi obtenu le statut de joueur exceptionnel.
«Il m’a juste dit qu’il était là si j’avais besoin de quoi que ce soit et de m’assurer de ne pas me laisser envahir par les distractions et les attentes.»
A-t-il pris le temps de l’appeler, jusqu’ici, pour lui demander conseil?
«Pas encore!», a-t-il lancé.
Acquis grâce à Olen Zellweger
Normalement, les équipes qui repêchent un joueur au tout premier rang au total sont au beau milieu d’un processus de reconstruction et flirtent davantage avec les bas-fonds du classement qu’avec le sommet. Ce n’est pas le cas des Silvertips, qui trônent au sommet du classement de la WHL avec une fiche de 19-3-3.
La raison est simple: ce n’est pas avec leur premier choix qu’ils ont repêché DuPont, mais plutôt avec celui obtenu des Blazers de Kamloops dans la mégatransaction qui avait envoyé Olen Zellweger à Kamloops en 2023, année où l’organisation recevait le tournoi de la Coupe Memorial.
Rappelons que les Blazers avaient acquis Zellweger ainsi que Ryan Hofer en retour de quatre joueurs et de dix choix de repêchage, dont des sélections de premier tour en 2023, 2024 (DuPont), 2025 et 2026.
Pas mal, comme retour!