Le malheur confortable

Marie-Eve Doyon
Il n’y a même pas un mois, il se trouvait bon nombre de « camionneurs » pour se plaindre de l’épouvantable épreuve que représentaient pour eux les mesures sanitaires imposées par la situation épidémiologique au Canada.
Quel État liberticide que celui qui osait imposer la présentation d’un passeport vaccinal pour traverser les frontières ! À la lumière du drame qui se déroule en Ukraine, on a le malheur pas mal confortable, si vous voulez mon avis.
Réalité déformée
Le plus choquant dans tout ça, c’est que ce sont ces mêmes personnes qui en voulaient au gouvernement de leur imposer ces mesures qui reprochent aujourd’hui à Justin Trudeau de vouloir apporter sa contribution pour venir en aide aux Ukrainiens.
« Mêle-toi donc de tes affaires ! » écrivent certains. « C’est pas notre problème ! », commentent d’autres. Comme si notre pays était une île isolée de tout, plutôt qu’un important joueur sur l’échiquier mondial.
Fragile privilège
La situation enviable du Canada dans le monde semble échapper à un nombre grandissant de pleurnichards qui ne pensent qu’à eux-mêmes, à leur nombril et aux insupportables sacrifices que signifie l’obligation de présenter un passeport vaccinal et de porter un masque.
Porter un masque ! Gouvernement de despotes !
Comment trouvez-vous votre effort de guerre comparativement à celui des jeunes Ukrainiens qui défendent leur liberté à coup de cocktails Molotov ?
Et qui est à l’avant de la marche pour pleurer sur le sort des pauvres Canadiens opprimés ?
Maxou.
« Le Canada a un psychopathe fasciste comme premier ministre et une nazie comme vice-première ministre. Ils se sont récemment donné des pouvoirs extraordinaires pour écraser des dissidents pacifiques. »
Ces mots ne sont pas ceux d’un badaud, ce sont ceux de Maxime Bernier, un chef de parti qui prétendra encore qu’il mérite d’être invité au débat des chefs à la prochaine élection fédérale.
Sommes-nous rendus à ce point déconnectés de la réalité qu’on tolère de telles âneries ?