Transport collectif à Lévis: le maire n’exclut pas de retarder le projet de voies réservées
Gilles Lehouillier s’inquiète de l’explosion des coûts des projets d’infrastructure

Jean-Luc Lavallée
Le maire de Lévis promet un « virage grand V » en matière de transport collectif, mais l’inflation pourrait ralentir ses ambitions. Il n’exclut pas de devoir reporter son projet de voies réservées, évalué à 112 M$, si les coûts explosent.
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Le chantier majeur d’élargissement du boulevard Guillaume-Couture, visant à aménager des voies réservées aux autobus sur près de 3 km, doit démarrer en 2023.
Les travaux devraient durer trois ou quatre ans. Les appels d’offres seront lancés « après les Fêtes ».
Gilles Lehouillier est parfaitement conscient qu’il n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise.
À Québec aussi, on s’attend à revoir à la hausse l’enveloppe de 4 G$ pour le tramway.
Tous les projets d’infrastructure sont sous pression.
« C’est inquiétant. Ça inquiète tous les maires. C’est un enjeu majeur », reconnaît-il dans une entrevue de fin d’année.
« On va voir comment ça va sortir [les soumissions]. On va gérer ça de façon responsable. Si les coûts s’avéraient beaucoup trop élevés, il se pourrait qu’on remette le projet [ou] qu’on le revisite », confie-t-il.
Le maire espère ne pas devoir en arriver là. « Au niveau des infrastructures de rue, aqueduc et égouts, les prix sont plus stables que pour un bâtiment très spécifique. On est confiants que ça aille bien pour le transport en commun. »
À ceux qui lui reprochent de sous-investir dans le transport collectif, le maire de Lévis rétorque que sa ville investit davantage, per capita, que Saguenay et Trois-Rivières. Presque autant que Sherbrooke. Le rattrapage est en cours, plaide-t-il.
300 millions $ d’ici dix ans
« On prend le virage grand V. On va investir 300 M$ dans les dix prochaines années. » L’électrification de la flotte d’autobus, la construction d’un garage et l’amélioration des abribus sont aussi au menu.
Dans une ville en pleine croissance comme la sienne, l’enjeu du transport collectif s’invite de plus en plus souvent dans la discussion, admet-il.
Pas moins de 4200 citoyens se sont installés chez lui depuis deux ans. La multiplication des grues, des projets de tours à condos et des projets industriels témoigne du boom démographique en cours.
La signature imminente d’une entente entre la Davie et Ottawa – pour la construction de plusieurs navires et brise-glaces – entraînera également des retombées majeures.
« Lévis, ce n’est plus une ville de banlieue avec des bungalows. On est une ville qui crée sa propre économie. »
Un autre mandat ?
Celui qui célébrera ses 70 ans en 2023 n’exclut pas, par ailleurs, de solliciter un quatrième mandat. « On a fêté mon père qui a eu 100 ans récemment. Il m’a dit : “T’es encore bon pour 20 ans !” », rigole-t-il.
Plus sérieusement, le maire précise qu’il n’a pas encore pris sa décision pour 2025.
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