Marchand accusé de manquer de courage sur l’enjeu du nickel
Le maire espère un consensus des élus municipaux


Taïeb Moalla
Accusant le maire Marchand de faire preuve « d’attentisme » et « d’aveuglement volontaire », les chefs d’Équipe Marie-Josée Savard et de Transition Québec ne comprennent pas le but d’organiser un comité plénier, le 3 février, pour parler de l’enjeu du nickel.
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La possible multiplication par cinq de la norme sur le nickel dans l’air ambiant a donné lieu lundi à des échanges musclés entre Bruno Marchand d’un côté et deux de ses opposants – Claude Villeneuve et Jackie Smith – de l’autre.
« Je me mets à la place de la CAQ et ils doivent être morts de rire présentement de voir que c’est Bruno Marchand qui a décidé de faire la discussion sur leur projet, alors que c’est eux qui devraient s’en charger », a attaqué M. Villeneuve, chef d’Équipe Marie-Josée Savard.
De son côté, Mme Smith a rivalisé de superlatifs pour vilipender le maire sur ce même terrain. Déplorant son « manque de leadership » et son « absence de courage », elle a estimé que M. Marchand a déjà en main toutes les données nécessaires pour se prononcer.
Pris en grippe
Quelques minutes plus tôt, en impromptu de presse, le maire Marchand s’était dit « très préoccupé » par rapport aux intentions gouvernementales, mais il a répété que ses adversaires politiques « n’agissent pas au bon endroit » en le prenant en grippe.
Le maire a dit vouloir écouter les experts lors du comité plénier dans le but de parvenir à « un consensus » des élus municipaux.
Cela permettrait à la Ville de Québec de parler d’une seule voix dans ce dossier, a-t-il laissé entendre.
« Ils sont en concurrence pour savoir qui va le mieux représenter Limoilou », a lancé Marchand, mi-sérieux mi-amusé, en référence à ses adversaires, tous deux élus de ce secteur.
« Déçue » du maire
Figure emblématique de la lutte contre la poussière rouge dans Limoilou, Véronique Lalande a exprimé au Journal sa « déception » devant le retard du maire à prendre position.

« C’est une drôle d’approche. On a l’impression qu’il fait juste repousser ça dans le temps pour que la pression diminue et que ce soit plus tranquille dans 2-3 semaines », a tonné la porte-parole de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec.
Celle qui a quitté Limoilou il y a six ans pour s’installer à Stoneham n’a pas mâché ses mots.
« Je pensais enfin qu’il serait le maire qui me redonnerait l’espoir qu’un jour je pourrais revenir me rétablir à Québec avec ma famille, a-t-elle soufflé. En ne voulant pas faire de peine au gouvernement ou à une industrie, on le fait au détriment de la population qui va subir l’impact de ça. »