Le maire de San Antonio dénonce l’intimidation de Trump

SAN ANTONIO | L’ombre de Donald Trump n’a pas réussi à assombrir la visite de Bruno Marchand à l’hôtel de ville de San Antonio, alors que les élus de la ville texane ont dénoncé les gestes d’intimidation du président envers le Canada et ont assuré la ville de Québec de leur appui.

«Des choses sont faites en notre nom et ne reflètent pas nos valeurs», a lancé le maire de San Antonio, Ron Nirenberg, en pointant l’administration fédérale de Donald Trump.

Il a fait ce discours en ouverture de la séance du conseil municipal, jeudi matin, alors qu’il accueillait chaleureusement la délégation de Québec, devant une salle où s’étaient réunis plusieurs citoyens.

«Les plus importantes infrastructures que nous bâtissons sont les ponts entre les personnes, les relations que nous avons avec le Canada et nos partenariats commerciaux, nos échanges en éducation. Ce sont ces relations qui vont survivre à ces temps politiques. Nous espérons plus de paix dans le monde. Nous aurons à travailler encore plus fort, surtout dans les temps à venir, pour faire perdurer ces amitiés.»

«Courage»

M. Nirenberg a ajouté: «Merci de votre visite et de votre leadership dans votre ville et dans le monde. Cela représente bien combien ces amitiés sont importantes. Il faut du courage pour venir aux États-Unis en cette occasion.»

«God bless Québec City», a-t-il conclu, à l’américaine.

Les élus se sont succédé au micro pour appuyer les propos du maire. «Nous sommes très loyaux envers nos amis. Quiconque cherche à intimider nos amis peut s’attendre à ce que la ville de San Antonio se tienne debout à côté de ses amis et se serre les coudes avec eux», a affirmé le conseiller Manny Pelaez, qui a dénoncé «l’instabilité qui est créée à Washington DC» et a remercié Québec pour sa présence et sa relation établie avec sa ville.

Les deux cités ont d’ailleurs signé un pacte d’amitié et le maire a été nommé citoyen d’honneur.

Touchés

Les membres de la délégation de Québec ont été touchés de ces déclarations.

Devant le conseil, le maire Marchand a insisté sur l’importance de laisser de côté les divisions et se concentrer sur les points communs.

Après son passage devant le conseil, il a indiqué que pour lui, cette déclaration du maire lui a «fait chaud au cœur».

«Ce qu’on entend, c’est les invectives du président. On le voit à quel point ce n’est pas une voix unanime. Ce que le président dit, ce n’est pas ce que les Américains pensent. D’entendre ça de la bouche d’élus et leaders américains de leur communauté, c’est puissant et ça casse un message que les États-Unis sont un bloc monolithique.»