Le maire de l'Isle-aux-Coudres veut un statut particulier pour la traverse
L’annonce d’une grève de trois jours est la goutte de trop


Martin Lavoie
L’annonce d’une grève de trois jours est la goutte de trop pour le maire de L’Isle-aux-Coudres, qui réclame un statut particulier pour la traverse qui relie l’île à Saint-Joseph-de-la-Rive, dans Charlevoix.
La municipalité de L’Isle-aux-Coudres doit tenir une conférence de presse mardi pour rendre publiques ses revendications et dénoncer la lenteur des négociations avec les employés de la STQ alors que le service sera diminué par un conflit de travail du 23 au 25 mars.
«C’est la goutte qui s’ajoute à la goutte qui fait déborder le vase. On ne veut pas revivre une autre saison comme l’an dernier», lance le maire Christyan Dufour, en référence aux grèves de l’été 2024.

Il affirme que le Conseil du trésor a donné le mandat à la STQ de négocier avec ses employés, mais que cette dernière dit ne pas détenir ce mandat. Le Journal n’avait pas encore reçu de réactions des deux entités au moment de publier.
«Qui dit vrai? Il va falloir arrêter de prendre notre population en otage. Je ne comprends pas que le conflit ne se règle pas, qu’on en soit pas capable d’offrir des salaires compétitifs avec l’industrie maritime», opine le maire.
Pannes
En cas de grève, le service n’est pas complètement interrompu, mais il est moins régulier que les allers-retours aux heures en temps normal.
Au-delà de ce conflit, M. Dufour n’est pas non plus satisfait de l’efficacité du traversier qui, selon des chiffres que la municipalité est en train de compiler, a souffert de trop nombreux bris de services depuis 2020.
«La population, les touristes, tout le monde est insécure, au point de partir à 8h pour un rendez-vous à 11h. On se demande toujours s’il y a un bateau ou s’il y en a pas? On perd de la crédibilité auprès des touristes. Mercredi nous allons procéder à notre planification stratégique 2025-2030. Dès qu’il est question de tourisme, l’accès arrive dans les premiers commentaires de nos gens», avance M. Dufour.
Changer la donne
«Le bateau, c’est notre route. Quand la route est coupée, ça ne va pas bien.
Nous voulons un statut particulier. La traverse est la continuité de la route. Alors pourquoi on serait bloqué par une grève ou par autre chose? Nous sommes la seule île desservie à l’année qui dépend de la traverse. Il n’y a pas d’alternative», plaide Christyan Dufour.
La municipalité compte tout près de 1100 habitants permanents, population qui grimpe à environ 1500 l’été avec les saisonniers.