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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

Le Lab-École à l’heure des bilans

L’aventure tire à sa fin après huit années de travail et la construction de six «écoles-laboratoires»

Les cofondateurs du Lab-École, Pierre Lavoie, Ricardo Larrivée et Pierre Thibault, présents sur les lieux d'une exposition qui est consacrée aux travaux réalisés au cours des huit dernières années, à l'Espace 400e, à Québec.
Les cofondateurs du Lab-École, Pierre Lavoie, Ricardo Larrivée et Pierre Thibault, présents sur les lieux d'une exposition qui est consacrée aux travaux réalisés au cours des huit dernières années, à l'Espace 400e, à Québec. Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-05-15T19:08:50Z
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Huit ans après sa création, le Lab-École tire sa révérence. Cette aventure, marquée par la construction de six «écoles-laboratoires», aura aussi servi d’inspiration pour les écoles «nouvelle génération» financées par Québec, se réjouissent ses fondateurs, qui s’inquiètent toutefois pour l’avenir. 

Les cofondateurs du Lab-École, l’architecte Pierre Thibault, le chef Ricardo Larrivée et l’athlète Pierre Lavoie, estiment que les retombées de ce projet ont été à la hauteur de leurs attentes, et même plus. «On peut dire mission accomplie», lance Pierre Thibault.

Photo Stevens LeBlanc
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Retombées positives

Six «écoles-laboratoires» sont nées de cette aventure, dont les retombées ont été tout récemment documentées dans le cadre d’une recherche universitaire d’envergure, dont les résultats préliminaires ont été rendus publics jeudi.

Les élèves qui fréquentent un Lab-École ont un sentiment d’appartenance et d’engagement plus élevé, ce qui représente «le nerf de la guerre» pour la persévérance scolaire et le bien-être des enfants, souligne Mélissa Goulet, professeure à l’UQAM.

Dans cet environnement plus flexible, les élèves peuvent décider d’aller travailler dans différents espaces à l’extérieur de la classe, ce qui favorise leur autonomie, ajoute son collègue Jonathan Bluteau.

Les enseignants, pour leur part, ont dû faire preuve d’adaptation, mais leur sentiment d’efficacité et leur satisfaction au travail sont plus élevés, une fois qu’ils sont parvenus à trouver leurs repères dans ce nouvel environnement, indiquent les chercheurs.

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Un verdict confirmé par Virginie D’Amboise, qui enseigne depuis deux ans dans un Lab-École à Saguenay. «Ça change la vie, vraiment. L’effet stimulant est incroyable», lance-t-elle.

12% plus cher

Selon les estimations de l’organisme, le coût de ces «écoles-laboratoires» est d’environ 12% de plus que pour des projets similaires construits selon les normes gouvernementales.

Une différence de coûts négligeable qui représente plutôt «des économies d’échelle à long terme», font valoir les cofondateurs, évoquant une diminution du décrochage scolaire et des gains sur le plan de la santé par un mode de vie plus actif.

Le Lab-École aura aussi eu des retombées sur l’ensemble du réseau scolaire, puisque Québec s’est inspiré de ses travaux pour mettre à jour les balises encadrant désormais tous les projets de construction d’école, désignés comme étant des écoles «nouvelle génération» par le gouvernement Legault.

Ces établissements, qui sont plus grands et lumineux, comprennent des espaces collectifs pour le travail d’équipe et le service de garde, en plus de bénéficier d’une cour d’école complètement repensée.

Il s’agit d’un premier pas, affirment les cofondateurs, qui pressent toutefois Québec d’en faire plus en misant sur l’innovation en éducation, plutôt que sur les restrictions budgétaires actuelles.

«C’est un début, mais ce n’est pas parfait. Mais notre rêve, c’est que ces écoles contaminent le reste du Québec», affirme Ricardo Larrivée qui parle de «choix de société».

Photo Stevens LeBlanc
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Le réseau scolaire doit aussi travailler davantage avec les élèves et la communauté, ajoute Pierre Lavoie, pour éviter que les nouvelles écoles ne soient conçues «par le directeur des ressources matérielles d’un centre de service scolaire», souligne-t-il.

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Le Lab-École termine son mandat le 30 juin.

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