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Le kink de la domination financière: quand payer fait bander

Leo Louis
Leo Louis Photo Julien Bouthillier
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Photo portrait de Julien Bouthillier

Julien Bouthillier

2023-04-28T15:30:00Z
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Un sofa, un billet d’avion, des jouets sexuels et des sous-vêtements, des repas au resto: l’acteur porno Leo Louis se fait payer un paquet d’affaires par des «soumis» qui ressentent du plaisir sexuel à se faire dominer financièrement par leur maître. Ça s’appelle de la findom ou financial domination.  

C’est sur OnlyFans, plateforme sur laquelle il publie des contenus depuis environ un an, que le Québécois s’est fait approcher par des abonnés pour qu’il devienne leur cash master. Ces personnes gravitent souvent autour de l’univers BDSM et cherchent à se faire dominer, voire humilier. 

«Leur kink, en tant que soumis, c’est de se faire utiliser par un dominant d’une quelconque manière», explique Leo. Pour certains, c’est «le paiement en tant que tel qui est l’objet de l’excitation sexuelle», poursuit-il. 

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Et concrètement, comment ça marche?  

Leo Louis peut compter sur une vingtaine de soumis réguliers.  

L’acteur porno leur envoie des listes d’objets qu’il désire et qui sont disponibles sur Amazon. Quand il mange dans un fast food, il leur envoie aussi sa facture, que remboursent certains de ses soumis. C’est donc dire qu’il se fait de l’argent... en mangeant. Des soumis sont même allés jusqu’à lui proposer d’utiliser librement leur carte de crédit, ce que Leo Louis a refusé.  

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«Ils me remercient quand je leur envoie ça. C’est genre "merci de m’avoir permis de payer votre loyer, votre nourriture, vos vêtements, etc."», mentionne celui qui réussit à payer ses études en beaux-arts grâce à la domination financière et le porno.  

Une fois l’argent encaissé ou les objets reçus, il peut leur répondre en leur envoyant une photo de lui qui leur fait un doigt d’honneur, ce qui plaît généralement aux soumis.  

«C’est l’idée d’un peu [jouer le rôle] de l’intimidateur au secondaire qui volait ton lunch, mais de manière adulte, illustre-t-il. Tu travailles et tu as ta vie, mais tu paies le lunch à ce gars-là que tu ne connais pas nécessairement, mais qui est cute, que tu trouves de ton goût.» 

Un passé d’humiliation  

Leo Louis remarque un certain «profil type» chez ses soumis.  

«Il n’y a pas quelqu’un qui a un kink d’humiliation qui n’a jamais été dénigré de sa vie, avance-t-il. Habituellement, il y a une certaine histoire dans leur enfance ou une relation quelconque.» 

Le créateur de contenu pour adulte décrit ses soumis comme des «personnes ordinaires» qui sont à l’aise financièrement et qui peuvent se permettre de payer un dominateur. Certains de ses soumis ont des gros postes en finance, dans le domaine médical ou sont des personnalités publiques, affirme-t-il.  

Et qu’en est-il du consentement?  

À ceux qui se demandent si Leo Louis abuse de ses soumis, le principal intéressé rétorque que tout se fait dans le respect du consentement. 

Il ajoute que ce n’est jamais lui qui approche quelqu’un pour lui proposer de devenir son dominateur financier, mais toujours l’inverse.  

«Ultimement, je ne pense pas faire de mal [...] Ce sont des personnes qui vraiment me demandent ça et, si ce n’était pas moi, ça serait mes amis [qu’ils iraient voir à la place]», dit-il.  

Leo Louis ne parle d’ailleurs à peu près jamais du fait qu’il est dominateur financier sur ses diverses plateformes, pour ne pas choquer les gens qui le suivent.  

Il se souvient, par exemple, de deux publications s’adressant à des soumis et dans lesquelles il utilisait des mots comme fag (fif), un terme qui dénigre les homosexuels. Même si des soumis ont l’habitude de se décrire ainsi quand ils lui écrivent, le terme peut choquer le commun des mortels, et il le sait.   

Il préfère donc vivre sa vie de cash master de manière plus privée, avec son groupe de soumis.  

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