Le jeu «Été» est une belle lettre d’amour à Montréal

Kazzie Charbonneau
Je surveille Été depuis longtemps. En plus d’être un jeu québécois zen avec de magnifiques images, les événements de celui-ci se déroulent à Montréal. Et c’est surtout ça qui m’a charmée tout au long de l’aventure.
Dans Été, conçu par le studio québécois Impossible et sorti en juillet, vous incarnez un personnage qui passera la période estivale à Montréal. Vous êtes artiste peintre et vous allez devoir vous débrouiller pour vendre vos toiles afin de faire avancer la quête principale. Il y aura des demandes venant de personnages bien spéciaux, et vous pouvez aussi peindre un peu ce que vous voulez.
Lorsque vous commencez Été et arrivez à Montréal, le monde autour de vous manque de couleur. Littéralement. Tout est gris, et vous aurez la tâche de remettre un peu de couleur. Mais avant, vous allez rencontrer Marianne, qui a un appartement pour vous. Il faut noter que j’ai joué à la version québécoise du jeu, une option que je suggère fortement, puisque les dialogues avec Marianne et avec tous les autres personnages risquent de vous faire sourire. Ils parlent comme nous! C’est rare, ça, dans un jeu.

Marianne a un appartement à vous proposer, mais elle est un peu menteuse. Celui-ci devait être meublé, mais il est vide, alors vous allez trouver une entente avec Marianne. Cette entente va faire en sorte qu’il ne vous restera plus beaucoup d’argent, et c’est là que l’aventure va commencer: vous allez devoir vendre des toiles!
Le monde gris va commencer à prendre des couleurs. Vous allez vous promener un peu partout à Montréal et remettre les couleurs à l’aide des clics de votre souris. C’est un peu comme une version inversée de PowerWash Simulator (désolée, je parle souvent de ce jeu-là, mais ici c’est pertinent), sauf qu’au lieu d’enlever des taches, vous redonnez de la couleur à tous les objets qui vous entourent. Vous allez aussi récolter des gouttelettes, qui vous permettront de couvrir encore plus d’objets de couleur. Mon côté un peu obsessif a passé beaucoup trop de temps à vouloir amasser toutes les gouttelettes possibles. Mais c'était satisfaisant.

Les objets auxquels vous redonnez des couleurs vont apparaître dans votre catalogue d’objets d’inspiration pour peindre. À votre chevalet, vous allez pouvoir choisir parmi une panoplie de trucs que vous avez croisés lors de votre exploration et les peindre.

Dans le mode carte blanche, j’ai créé des trucs monstrueux. Mais hey, l’important, c’est que les toiles ont été vendues au café en un rien de temps!

Vous allez aussi croiser des drôles de personnages qui feront des demandes spéciales. Je pense notamment au monsieur du dépanneur Roger, qui vend du pot sous la table. Il vous demandera de faire une petite affiche publicitaire pour sa business, et je me suis beaucoup amusée. Le jeu ne se gêne pas du tout d’être un peu épicé, et les personnalités me rappellent plein de gens mémorables que j’ai croisés à Montréal.

Justement, parlons-en, de Montréal. Dans le jeu Été, il s’agit d’une interprétation libre de Montréal, mais avec des éléments que les gens de la ville vont reconnaître très rapidement. J’ai croisé des monuments, des boutiques et des paysages qui m’ont fait sourire jusqu’aux oreilles. Chaque cône orange me rappelle ma ville, et on voit bien que le jeu Été est conçu avec beaucoup d’amour et même d'humour. Le jeu ne se prend pas trop au sérieux, et on sent parfois qu’il se moque légèrement de lui-même avec des éléments exagérés.

Il y a une quête principale à suivre, que je ne gâcherai pas ici, mais les mécaniques restent essentiellement les mêmes. Vous allez parfois devoir trouver des objets précis bien cachés à Montréal pour les débloquer pour vos toiles, mais la peinture revient toujours. Vous ne commencez pas avec toutes les couleurs débloquées, alors il y a quand même une progression à faire en explorant la ville. J’ai personnellement adoré me promener dans le parc ou le quartier pour trouver plein de fleurs, d’objets étranges ou des couleurs pour mes toiles un peu...louches.

Été est un jeu zen et reposant, qui entre parfaitement dans la catégorie des jeux qu’on appelle «cozy games»; ces jeux calmes et chaleureux. J’ai eu quelques bogues, surtout lors du chargement des différentes parties de la journée, et le jeu a planté deux fois, mais généralement le tout s’est bien déroulé. Pas assez de problèmes pour me sortir de la vibe.

J’ai adoré pouvoir me promener dans cette version de Montréal. Chaque détail est là pour vous rappeler que vous êtes bien à Montréal; que ce soit des cônes orange ou les tam-tam du Mont-Royal. C’est une lettre d’amour à nos étés ici.
Et je ne peux pas vous le dire assez: jouez au jeu en français. J’ai adoré ça. J’avais l’impression de lire des textos de mes amis.

Été est un baume pour l’âme, et je suis vraiment heureuse d’y avoir joué. Je vais le sortir à nouveau lors d’une journée pluvieuse, avec des pantoufles et un petit chocolat chaud.
Vous pouvez aller chercher Été sur Steam!