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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Festival International de Jazz: Melody Gardot triomphe à Montréal

Mario Beauregard / Agence QMI
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Samuel Pradier

2023-07-03T01:27:50Z
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L’élégance raffinée de Melody Gardot a irradié dans le public de la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, dimanche soir, pour son premier concert à l’occasion du Festival International de Jazz de Montréal. 

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Ses verres fumés sur le nez, elle est apparue simplement sur la scène pour entonner une chanson de circonstance, You Won’t Forget Me. La prémisse d’une soirée grandiose.

Un solide orchestre accompagnait la voix d’or de Melody Gardot, qu’elle a voulu présenter au public dès le départ. On y retrouvait le magnifique Philippe Powell au piano, Irwin Hall au saxophone et à la flûte, Christopher Thomas à la basse, Chuck Staab à la batterie, Jorge Bezerra aux percussions et un ensemble à cordes de onze musiciens, dirigé par Jean-Michel Malouf.

Son succès Love Song a résonné dans la salle, magnifiée par le saxo d’Irwin Hall, avant de poursuivre avec le classique C’est magnifique, toujours aussi efficace.

Les cordes ont ensuite lancé les premières mesures de Our Love Is Easy, Melody Gardot a embarqué avec sa voix sublime. Le moment était tellement parfait que le public suspendu à ses lèvres n’a pas compris que la chanson était terminée. «That’s it», a-t-elle lancé, avant que des applaudissements nourris retentissent.

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Influences brésiliennes

Après avoir laissé toute la place à Philippe Powell, avec lequel elle vient d’enregistrer un EP de quatre titres, pour une pièce instrumentale enrichie par les géniales percussions de Jorge Bezerra, Melody Gardot est revenue sur scène afin d’interpréter This Foolish Heart Could Love You, et a poursuivi en duo avec son pianiste avec Samba Em Prelúdio [Un jour sans toi], chanson composée par Baden Powell, le père de Philippe, et Pierre Barouh. Un véritable instant de grâce.

La grande dame du jazz de 38 ans a poursuivi la soirée avec Coração vagabundo, son grand succès Les étoiles, chaudement applaudi par le public, From Paris With Love, pour terminer, assise au piano, par une chanson de ses débuts, My One and Only Thrill.

Belle découverte

En ouverture de la soirée, Mathew V, originaire de la Colombie-Britannique, est venu agrémenter le public de ses succulentes reprises de grands standards. Accompagné d’un pianiste, il s’est immédiatement plongé dans une reprise de The Man I Love, d’Ella Fitzgerald.

«Je suis très heureux d’être à Montréal, une des villes que j’aime le plus au monde», a-t-il ajouté avant de poursuivre avec Anything Goes, qui est aussi le titre de son nouvel album, sur lequel il réinterprète de sa voix soul des grands classiques du jazz américain, en leur ajoutant un clin d’œil queer.

Son interprétation de Georgia On My Mind était splendide, avec une sensibilité originale.

Le 2 juillet étant jour de sa naissance, le public lui a entonné un joyeux anniversaire impromptu. Très volubile après chaque chanson, le chanteur est aussi sympathique et comique. En raison de plusieurs vols détournés à cause des orages de la veille, le chanteur a bien failli ne jamais arriver pour le concert. En désespoir de cause, il s’est résigné à faire le trajet entre Hamilton (Ontario) et Montréal en bus de nuit.

Il a finalement interprété avec beaucoup de sensibilité Bang Bang (My Baby Shot Me Down), de Cher, qui a notamment été reprise par Frank Sinatra, avant de terminer par la magnifique Moon River.

Melody Gardot sera en prolongation, le lundi 3 juillet à 19h, à la Maison symphonique de Montréal, avec Laura Anglade et Sam Kirmayer en première partie.

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