Le Japon révise son dispositif de préparation en cas de «mégaséisme»

AFP
Le gouvernement japonais a présenté mardi un nouveau plan actualisé de préparation aux catastrophes, estimant qu'il restait encore beaucoup à faire pour limiter les conséquences d'un éventuel «mégaséisme», susceptible de faire jusqu'à 300 000 morts dans l'archipel.
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Ce plan recommande notamment d'accélérer la construction de digues et de bâtiments d'évacuation, et de renforcer la fréquence des exercices pour améliorer la préparation de la population.
«Il est nécessaire que l'État, les collectivités, les entreprises et les organisations à but non lucratif unissent leurs efforts pour sauver autant de vies que possible», a déclaré mardi le premier ministre Shigeru Ishiba lors d'une réunion gouvernementale, selon les médias locaux.
Un précédent plan de préparation avait été établi en 2014 par le Conseil central de gestion des catastrophes, avec l'objectif de réduire le nombre de morts de 80 %. Mais les mesures prises jusqu'à présent ne permettraient de le faire que de 20 %, selon le gouvernement, cité par l'agence de presse Kyodo.
Les autorités japonaises s'inquiètent particulièrement d'un séisme majeur dans la fosse de Nankai, dépression sous-marine de 800 kilomètres longeant la côte pacifique. De tels séismes s'y produisent tous les 100 à 200 ans environ, le dernier remontant à 1946.
En janvier, un panel gouvernemental a relevé à 75-82 % la probabilité d'un fort tremblement de terre dans cette région dans les 30 prochaines années.
Puis, en mars, le gouvernement a publié une nouvelle estimation selon laquelle un tel séisme, suivi d'un tsunami, pourrait faire jusqu'à 298 000 morts et provoquer jusqu'à 1680 milliards d'euros de dégâts.
L'Agence météorologique japonaise (JMA) avait émis un avis en août 2024 sur une probabilité accrue d'un mégaséisme, un avertissement levé une semaine plus tard.
Ces annonces du gouvernement interviennent à l'heure où des craintes infondées relayées sur les réseaux sociaux ont dissuadé certains touristes étrangers de se rendre au Japon cet été: en cause notamment, un manga réédité en 2021 prédisant une catastrophe majeure le 5 juillet 2025.
La compagnie Greater Bay Airlines, basée à Hong Kong, a ainsi réduit ses vols vers le Japon, car «la demande a fortement chuté», selon un responsable japonais du secteur touristique.
Les arrivées depuis Hong Kong dans l'archipel ont baissé de 11,2 % en mai sur un an, tandis qu'elles ont augmenté de 44,8 % depuis la Chine continentale et de 11,8 % depuis la Corée du Sud.
«Il est impossible, avec les connaissances scientifiques actuelles, de prédire l'heure, le lieu et la magnitude d'un séisme», avait rappelé en mai Ryoichi Nomura, directeur de la JMA.
«Nous demandons à la population de se préparer, mais aussi de ne pas agir de manière irrationnelle sous l'effet de l'anxiété», a-t-il ajouté.