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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Le hockey international, version LNH

Photo MARTIN CHEVALIER
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Marc de Foy

2025-02-16T22:30:00Z
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L’image du hockey en a pris encore un sacré coup, samedi soir, au Centre Bell. Le pire fut d’entendre Matthew Tkachuk dire à la fin de la soirée que les combats survenus au cours des trois premières secondes de l’affrontement Canada–États-Unis étaient des mises en scène. On l’a très bien vu, d’ailleurs, inviter Brandon Hagel à jeter les gants lors de la mise en jeu initiale.

Un scénario comme on en voit dans notre Ligue nord-américaine du Québec. Pas possible que l’on ait été témoins de telles bagarres dans un match international.

Tkachuk a affirmé aussi que la rixe n’avait rien à voir avec les copieuses huées de la foule pendant l’hymne national américain.

Doit-on le croire?

Disons que cela dû peser dans la balance.

Les joueurs américains s’étaient amenés à Montréal avec la ferme intention de montrer à tout le Canada qu’ils n’avaient rien à envier à leurs rivaux canadiens sur une patinoire.

Ajoutez le contexte politique qui sévit entre le gouvernement canadien et Donald Trump et vous obtenez un mélange explosif.

Deux mondes

Y aura-t-il des suspensions?

Vous pensez bien que non, puisque la Confrontation des 4 nations est organisée par la Ligue nationale en collaboration avec l’Association des joueurs. La Fédération internationale de hockey sur glace n’est aucunement mêlée à l’événement.

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Il y a lieu de penser que les joueurs de la LNH s’abstiendront de poser des gestes similaires à leur retour aux Jeux olympiques l’an prochain. S’ils le faisaient, vous pourriez être sûrs qu’ils seraient pénalisés par la FIHG. 

Pour ce qui est de l’aspect politique, les joueurs américains qui se sont dits déçus que leur hymne national soit conspué devraient comprendre que cette réaction s’adresse à Donald Trump.

Mais on peut s’imaginer ce que ce sera lundi au TD Garden de Boston pendant l’interprétation de l’Ô Canada avant le match entre l’équipe canadienne et celle de la Finlande.

La foule encouragera les Finlandais comme les Canadiens l’ont fait lorsque la Finlande a affronté les États-Unis, jeudi dernier.

À moins que la ferveur des amateurs bostoniens pour les démocrates ne prenne le dessus et qu’ils s’abstiennent de vouloir effleurer leur capitaine, Brad Marchand.

Et si la bande de Crosby s’enfargeait?

Le Canada pourrait-il l’échapper contre la Finlande? Comme me l’a dit Teemu Selanne, jeudi dernier, probablement pas dans une série quatre de sept. Mais dans un match, sait-on jamais?

Une défaite en temps réglementaire, ce qui serait le pire scénario, ou même un revers en bris d’égalité qui leur rapporterait deux points au lieu de trois et les joueurs canadiens rentreraient à la maison les mains vides.

Impossible, dites-vous.

Ne pariez pas votre maison sur les chances de l’équipe canadienne. Le corps défensif est amoché; blessé, Alex Pietrangelo s’est désisté avant le tournoi et Shea Theodore est tombé au combat lors du premier match contre la Suède.

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Un virus a empêché Cale Makar de prendre part à l’affrontement contre les Américains. Un retour est à souhaiter contre les Finlandais.

Qui sera devant le filet?

Devant le filet, on a tous vu les carences de Binnington.

Jon Cooper va jouer avec les poignées de sa tombe s’il revient avec lui pour un troisième match. 

Samedi au Centre Bell, ses joueurs se sont butés à un mur au centre de la patinoire. Ça ne passait pas.

Quand Connor McDavid, auteur du premier but de la soirée avec une montée à l’emporte-pièce, a tenté de se faufiler le long de la bande en première période, Charlie McAvoy l’a envoyé sur les roses par une percutante mise en échec. Quelques secondes plus tard, lors de la même séquence de jeu, Jake Guentzel créait l’égalité pour les Américains, avec la collaboration de Jordan Binnington.

À partir de ce moment, on a senti une baisse de régime chez les Canadiens. Les Américains les broyaient lentement comme un boa constrictor. La délégation canadienne n’a pas lésiné sur place après la rencontre. Ce fut direction Dorval pour prendre le vol nolisé pour Boston.

Évidemment, rien n’est perdu. 

Pensons à toutes ces expressions positives, à commencer par le proverbe disant: tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Il y a aussi la maxime de Yogi Berra qui disait: ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini.

Mais il est minuit moins cinq. 

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