Le Groupe Dynamite à l’abri de ses créanciers
On ne sait pas encore le nombre de pertes d’emplois que cette restructuration de l’entreprise engendrera


Jean-Michel Genois Gagnon
Un autre détaillant québécois se retrouve en difficultés financières. Le Groupe Dynamite s’est placé sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.
La direction de l’enseigne montréalaise a confirmé la nouvelle dans un communiqué. Elle mentionne avoir obtenu la protection des tribunaux et prévoit restructurer ses activités commerciales et financières au cours des prochains mois. Un plan de « restructuration complet » est en préparation.
« Cette pandémie a créé un tsunami pour les entreprises », a indiqué son président exécutif, Andrew Lutfy. « Au final, nous contrôlons beaucoup de choses, mais nous ne contrôlons malheureusement pas les impacts de cette pandémie mondiale », poursuit celui qui se dit prêt à réinvestir de l’argent.
Le dossier a été entendu, mardi matin, en Cour supérieure du Québec.
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L’entreprise prévoit également demander une reconnaissance provisoire immédiate aux É.-U. en vertu du chapitre 15 du Code américain des faillites devant le Tribunal des faillites des États-Unis.
La direction n’était pas disponible, mardi, pour une entrevue. Il n’a donc pas été possible de savoir combien de boutiques pourraient fermer leurs portes.
Groupe Dynamite promet toutefois de conserver les 530 employés à son siège social et à son entrepôt. L’enseigne souhaite aussi minimiser les impacts sur les 3800 travailleurs dans ses magasins. Certains pourront être réaffectés.
Le web, pas suffisant
« Après une performance record en 2019, Groupe Dynamite inc. surpassait de nouveau les attentes au début de 2020, mais la COVID-19 a mis un stress inattendu et insoutenable sur l’entreprise », raconte dans son communiqué l’organisation, dont le montant des dettes n’est pas encore connu.
Groupe Dynamite, qui existe depuis 1975, affirme que la fermeture de ses magasins durant plusieurs semaines, les nouvelles mesures de distanciation sociale, l’absence de touristes, l’incertitude économique et la fermeture des frontières ont mis une pression supplémentaire sur sa santé financière.
La direction ajoute que la hausse des ventes en ligne n’a pas été assez forte pour « compenser les centres-villes déserts » et « l’évolution des besoins des consommateurs causée par les politiques de télétravail ».
Elle craint que les impacts de la COVID-19 se fassent encore sentir durant plusieurs mois.
La compagnie détient aujourd’hui plus de 300 magasins en Amérique du Nord, dont 85 aux États-Unis. Récemment, Liz Edmiston a été nommée présidente et chef de la direction.
Les activités de l’entreprise qui se spécialise dans les vêtements pour femmes se poursuivront sur le web et dans les magasins durant le processus de restructuration.
Groupe Dynamite

- Propriétaire des bannières Garage et Dynamite
- 4330 employés, dont 530 au siège social à Montréal
- Plus de 300 magasins en Amérique du Nord, dont 85 aux États-Unis
Source : Groupe Dynamite