Le groupe 2Frères nous raconte leur voyage mémorable en famille
Pour tous les détails de la tournée «Science humaine», visitez le 2freres.com

Alicia Bélanger-Bolduc
Le duo indestructible de 2Frères, formé d’Erik et de Sonny Caouette, revient en force avec son cinquième album, Science humaine. Une fois de plus, il captive son public avec des chansons remplies d’authenticité et de petits moments du quotidien, une formule gagnante qui a fait ses preuves auprès de son auditoire depuis ses débuts.
• À lire aussi: Erik Caouette de 2Frères est nouvellement en couple
• À lire aussi: Cette participante à Quel talent! est la conjointe de Sonny du groupe 2Frères
Parlez-moi de votre nouvel album, sorti le 15 novembre dernier.
Erik: On a pris les rênes du projet comme directeurs artistiques et producteurs pour la première fois, en rassemblant les collaborateurs des premiers jours et des nouveaux. Nous sommes particulièrement fiers, autant sur le plan musical que sur le plan des thématiques, puisque nous avons exploré de nouveaux horizons. Ce projet dégage une fraîcheur et une certaine maturité.
Qu'aviez-vous le goût d’aborder dans ce disque?
Sonny: Il s’appelle Science humaine parce qu’on désirait mettre en lumière ce qui est imparfait, authentique et humain.
E.: La chanson phare de ce projet, qui a donné le ton au reste de l’opus, est Croire en nous. Elle nous a été offerte par Alexandre Poulin et elle parle de prendre soin de quelqu'un qu'on aime dans une société qui est de moins en moins bienveillante. Elle représente parfaitement l’esprit du disque.

Pourquoi avoir voulu produire un album pour la première fois?
S.: Au début, prendre les rênes de presque tous les aspects de la production de l'album nous faisait peur. Par contre, sortir de notre zone de confort nous a permis de livrer un travail qui nous ressemble plus et dont nous sommes plus fiers. Le fait d'avoir carte blanche dans la création nous a donné la latitude nécessaire pour réaliser pleinement notre vision.
Vous étiez déjà en tournée avec ce nouvel opus avant son lancement. Pourquoi faire les choses ainsi?
E.: Elle s'est planifiée avant même qu'il y ait un mot d’écrit ou une note de composée. En processus de création, on a constaté que l’album n’allait pas être prêt avant qu’on reparte sur la route. Au départ, on craignait de présenter huit nouvelles chansons que les gens n’avaient jamais entendues, mais les réactions sont très positives.
Vous reprendrez donc les concerts jusqu’à la fin de 2025. Aimez-vous la vie de tournée?
E.: J’ai mal au dos! (rires) En fait, on n’a jamais vraiment arrêté depuis 2015. Même pendant la pandémie, on a choisi de donner des spectacles dans des ciné-parcs. Avant, l'équilibre était difficile à trouver parce qu'on ne prenait jamais de pause. Nous disions oui à tout, avec des tournées qui se chevauchaient et des enregistrements en studio en plein milieu d’une période de concerts. Cette pause forcée nous a permis de comprendre qu’on était bien plus présents pour le public en n’étant pas surchargés. Aujourd'hui, notre mode de vie est plus équilibré: on a des vacances planifiées, qui nous aident à souffler. Alors, quand il faut tout donner, on est pleinement dans le moment, avec l’assurance de pouvoir récupérer ensuite.

Est-ce que la conciliation travail-famille se passe toujours bien?
S.: Lors de nos premières tournées, nous avons fait environ 250 dates, ce qui est immense. À l’époque, notre agente était l’ex-conjointe d’Erik, et leur fille nous suivait puisqu’elle n’avait pas encore commencé l’école. Maintenant, nos tournées se cadrent mieux, car elles ne comportent environ que 60 dates. Pour ma part, j’aimerais prendre une pause avec ma conjointe, Maya Hegetschweiler, cet été. Nous pensons partir dans l’Ouest canadien avec une petite roulotte.
E.: J’ai deux enfants de relations différentes, et je ne suis plus en couple avec leurs mères. J’adapte donc mon horaire en fonction de la garde partagée. Dans cet album, on a écrit un refrain sur un couple qui se sépare, mais qui choisit de garder ce qu'il y a de beau entre eux, c'est-à-dire leur enfant. Cette situation, on la vit tous les deux avec les mères de nos aînées. Malgré les défis rencontrés, on est proches aujourd’hui, au point de collaborer sur un projet vidéo bientôt.
Parlez-nous de votre voyage à Londres pour enregistrer la chanson Croire en nous au mythique studio Abbey Road.
S.: C’était une très belle expérience! Le plus compliqué est de se rendre à Londres. Par la suite, il faut simplement réserver une plage horaire dans un de leurs nombreux studios. Nous y sommes allés quatre jours avec toute notre famille; nos amoureuses et nos filles ont aussi fait des voix. Je suis un amateur de studios. À partir de maintenant, le but est d’enregistrer une chanson par album dans un endroit mythique. Être entre ces murs historiques et créer avec les mêmes micros que les Beatles, ça n’a pas de prix! On a aussi reproduit la fameuse photo dans la rue. Je me suis mis pieds nus comme Paul McCartney!

Après cinq albums, est-ce que vous vous entendez toujours aussi bien?
E.: Il y a parfois des frictions et des désaccords, mais jamais de véritables disputes qui nous empêcheraient de nous parler. C’est très rare que ça arrive et ça ne dure jamais longtemps.
S.: Nous avons la même vision d’ensemble du groupe. Sur certains détails, on peut ne pas s’entendre, mais la loi du «non» prédomine toujours. Si un de nous deux n’est pas d’accord avec un aspect, on ne le fait tout simplement pas.
Comment choisissez-vous les morceaux qui seront sur vos albums?
S.: Nous sentons immédiatement si une chanson est faite pour nous. Elle doit nous donner un sentiment assez fort pour qu’on puisse le faire vivre à notre public. Nous devons toujours la jouer une première fois pour voir si elle nous convient. D’ailleurs, ma conjointe a composé la chanson Les quatre saisons, et c’est la seule que je chante sur l’album.
E.: Avec Croire en nous, d’Alexandre Poulin, on a su dès la première écoute qu’elle était faite pour nous; on en a eu les larmes aux yeux. Par contre, pour L’amour long, on appréciait le texte et la mélodie, mais on doutait un peu de la façon dont elle sortirait avec notre interprétation; finalement, on l’adore.
Quel lien entretenez-vous avec vos fans?
S.: Nous sommes conscients du privilège d'avoir un public qui est encore là après 10 ans. On prend toujours le temps de rencontrer nos admirateurs après les spectacles et de discuter avec eux. Nous reconnaissons maintenant certains par leur prénom! Je dirais que notre longévité vient de notre authenticité, que les gens ressentent. Le public québécois est attaché à sa musique, et cet amour nous unit profondément.