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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Le grand gâchis de Postes Canada

Capture d'écran TVA Nouvelles
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Photo portrait de Guillaume St-Pierre – analyse

Guillaume St-Pierre – analyse

2025-09-28T04:00:00Z
2025-09-28T13:34:10Z
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OTTAWA | Le gouvernement fédéral et les contribuables canadiens se retrouvent dans un beau grand gâchis face aux pertes massives de Postes Canada dont on peine à voir le bout.

La fragilité financière de la société d’État ne date pas d’hier, elle qui est déficitaire depuis 2018.

Mais même avant, il était écrit dans le ciel que Postes Canada fonçait tout droit vers un mur.

Les mesures annoncées par le ministre de la Transformation du gouvernement, Joël Lightbound, permettront d’économiser à terme moins de 500 millions par année. Or, les postes se dirigent vers un déficit de 1,5 milliard cette année.

Le vers était dans la pomme

La réforme que propose Ottawa est aussi insuffisante que tardive, si l’objectif est de lui permettre de survivre à long terme.

Il y a 10 ans, les libéraux avaient démonisé les conservateurs, qui voulaient abolir la livraison à domicile, une mesure qu’ils défendent maintenant.

«En mettant un terme à la distribution du courrier à domicile, Stephen Harper demande aux Canadiennes et aux Canadiens de payer plus pour une offre de services moindre», était-il écrit dans la plateforme électorale libérale de l’époque.

Une décennie plus tard, les contribuables doivent éponger des milliards en dettes pour une société d’État fédérale visiblement incapable d’assurer son avenir.

Le déficit fédéral cette année pourrait s’élever à 100 G$. C’est donc dire que 1,5% de son déficit ira à éponger les pertes d’une société de la Couronne qui n’est pas viable.

Pour couronner le tout, le syndicat a déclenché une autre grève générale illimitée en protestation, ce qui risque de faire fuir encore davantage la clientèle.

«C’est d’autant plus préoccupant puisque la saison des Fêtes approche, la période la plus occupée pour le commerce de détail, un des secteurs qui utilise le plus les services de Postes Canada», peste Jasmin Guénette, le vice-président des Affaires nationales à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Demandes déraisonnables

Si la direction et les libéraux ont souffert d’un manque de vision à long terme, le principal syndicat des postiers tient à sa demande de hausse salariale de 19% sur quatre ans.

En 2024, la grève de 32 jours en plein temps des fêtes a coûté à Postes Canada 693 millions $.

Postes Canada a un pied dans la tombe et ni le fédéral, ni la direction, ni le syndicat ne semble avoir de solution claire pour ranimer le patient.

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