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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Le gouvernement fédéral dépense trop et mal son argent, selon un sondage

Photo d'archives, Agence QMI
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Photo portrait de Raphaël Pirro

Raphaël Pirro

2024-07-25T04:00:00Z
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La perception que le gouvernement fédéral dépense sans compter et qu’il flambe son argent sur les mauvaises priorités est devenue majoritaire chez les Canadiens, une tendance qui s’est encore accentuée par rapport à l’an dernier.

C’est ce que nous apprend un sondage exclusif de la firme IPSOS et obtenu par Le Journal, commandé par l’Institut économique de Montréal (IEDM).

Au total, près des deux tiers (63%) des répondants estiment que les dépenses du gouvernement de Justin Trudeau sont «beaucoup» (30%) ou «trop» élevées» (33%), alors qu’ils étaient 55% l’année dernière.

Un résultat qui décoiffe lorsqu’on le compare aux 23% qui jugent aujourd’hui que le fédéral dépense de manière «acceptable». Un maigre 6% des répondants les considèrent comme étant «trop basses».

«Ça aide à comprendre la portée des attaques de [Pierre] Poilievre. Quand il associe le NPD aux libéraux sur le caractère dépensier, ça crée un espace dans l’opinion publique réceptif à ses critiques», analyse Éric Montigny, politologue à l’Université Laval.

Les priorités remises en question

Comparativement à l’année dernière (23%), moins d’un cinquième (18%) des Canadiens sont aujourd’hui d’accord pour dire que le gouvernement Trudeau «fait du bon travail pour diriger son argent vers les enjeux les plus importants auxquels le Canada fait face». Une large majorité de 70% pense exactement le contraire.

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En isolant les variables sociales (sexe, âge et région), les hommes, les jeunes de 18 à 34 ans et les Québécois étaient davantage en accord avec la manière dont dépense Ottawa, mais demeuraient quand même minoritaires dans leur groupe.

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Programmes de soins dentaires, assurance médicaments, garderies subventionnées, allocation canadienne pour enfants: les libéraux de Justin Trudeau, avec l’aide du NPD, font pleuvoir les milliards afin d’aider la classe moyenne et les moins bien nantis.

Alors que le Canada dépense moins que de nombreux alliés en Défense, un domaine entièrement de son ressort, il crée de nouveaux programmes qui sont de compétence provinciale, soutient M. Montigny.

«Ça amène de l’eau au moulin à ceux qui se questionnent sur l’envahissement des champs de compétences des provinces», dit-il, car le Québec de François Legault n’est pas le seul à rouspéter contre cette stratégie des libéraux.

Que ces généreuses initiatives aient servi la population ou pas, pour le public, les interrogations demeurent: 70% des Canadiens sont «plutôt» ou «très insatisfaits» du «degré de responsabilité et de transparence dans les dépenses du gouvernement fédéral», une hausse de 7% en un an. Inversement, le nombre de «satisfaits» a fondu de 31% à 23% d’une année à l’autre.

Trop taxés

Sans surprise, le public s’estime surtaxé. Mais ici encore, la tendance est à la hausse, au Québec comme ailleurs: 72% des gens disent payer trop en impôts, soit 5% de plus que l’année dernière. Près d’un quart (24%) dit payer un niveau «acceptable».

Pour ce qui est de la taxe carbone, le public est plus divisé. Introduite en 2019, la mesure phare de gouvernement Trudeau est aujourd’hui contestée par 48% de la population.

À 39%, une partie non négligeable des répondants y demeure «favorable». «Surprenamment», note Éric Montigny, la proportion de jeunes de 18 à 34 ans qui s’opposent à la taxe carbone (45%) dépasse celle qui y est favorable (43%), et que les hommes y sont à 43% contre 36% pour les femmes. 

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