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L'article provient de Bureau d'enquête

Le Fonds FTQ veut se débarrasser du «roi du gyproc»

Le Fonds a demandé à ses partenaires de mettre fin à la relation d’affaires avec le sous-traitant qui fait l’objet d’allégations préoccupantes

Photo tirée d'Instagram, Hugo Bernard
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Photo portrait de Jean-François Cloutier

Jean-François Cloutier

2024-02-22T16:30:26Z
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Le Fonds de solidarité FTQ veut que l’entreprise du «roi du gyproc» quitte les chantiers de ses projets immobiliers, après les révélations sur la tentative de prise de contrôle de la firme par un proche du crime organisé.

• À lire aussi: Le Fonds FTQ à nouveau hanté par le crime organisé

«Au cours des dernières semaines, le Fonds immobilier de solidarité FTQ a demandé à ses partenaires concernés de mettre fin à la relation d’affaires avec le sous-traitant qui fait l’objet d’allégations préoccupantes», a indiqué Patrick McQuilken, mercredi, dans un courriel adressé en fin de journée à notre Bureau d’enquête.

Notre Bureau d’enquête a rapporté hier matin que Systèmes intérieurs BMNJ, une entreprise d’Hugo Bernard (surnommé le «roi du gyproc»), était gérée en sous-main par Rhéal Dallaire, un homme d’affaires lié au crime organisé.

L’homme d’affaires Rhéal Dallaire.
L’homme d’affaires Rhéal Dallaire. Photo tirée de Facebook

Ces allégations sont tirées d’une requête déposée par la Banque Laurentienne, qui a obtenu la mise sous séquestre de l’entreprise.

La luxueuse maison de Dallaire à Westmount a été perquisitionnée en 2023, en même temps que celles des Hells Angels Stéphane Plouffe et Martin Robert et du mafieux depuis décédé Francesco Del Balso.

  • Écoutez le syndicaliste Ken Pereira parler du «roi du gyproc» via QUB :
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Rhéal Dallaire a aussi vendu des terrains vacants en 2019 au co-chef de la mafia Leonardo Rizzuto. Il a été un des principaux créanciers de Carboneutre, une entreprise infiltrée par le crime organisé nommée à la commission Charbonneau.

BMNJ est une des plus grosses firmes de systèmes intérieurs au Québec. Elle était active comme sous-traitant dans deux projets immobiliers financés par le Fonds, le Solar Uniquartier sur la Rive-Sud, et le Maestria, au centre-ville de Montréal.

Le projet Maestria dans quartier des spectacles à Montréal.
Le projet Maestria dans quartier des spectacles à Montréal. Photo Pierre-Paul Poulin
Rumeurs

Jusqu’ici, le Fonds n’avait pas voulu se prononcer sur ce qu’il qualifiait de «rumeurs concernant BMNJ».

Le Fonds avait tout de même indiqué en début de semaine suivre la situation de près chez BMNJ, en raison des difficultés financières de l’entreprise.

Selon les documents déposés en cour, la Laurentienne dit avoir décidé de mettre fin à sa relation d’affaires avec BMNJ entre autres après avoir constaté que Rhéal Dallaire s’activait en arrière-plan pour contrôler l’entreprise.

Le 9 février, la Laurentienne dit notamment avoir été informée par un représentant de BMNJ qu’Hugo Bernard n’assurait plus la direction de l’entreprise.

Ce représentant aurait ajouté que «les opérations de [BMNJ] étaient maintenant gérées en arrière-plan par M. Dallaire, et ce malgré [que] la banque [ait été avisée que] celui-ci n’était plus un acquéreur potentiel pour les opérations de [l’entreprise]», selon la procédure judiciaire.

Les allégations contenues dans la procédure de la Laurentienne n’ont pas été testées sur le fond devant les tribunaux.

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