Après le retrait de Barbie dans les salles de cinéma du Liban et du Koweït, l’Algérie a emboité le pas hier, limitant encore une fois ce film dans un autre pays à majorité musulmane.

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Contrairement aux premières critiques faites à la sortie du film qui remettaient en question l’image exposée de la femme dans la société, «c’est l’homme qui est maintenant sous attaque», affirme Jean-Michel Berthiaume, doctorant en sémiologie et spécialiste en culture populaire.

Les raisons appuyant ce retrait sont «vastes» et «floues», selon le spécialiste.

Le film porterait atteint à la moralité publique, à l’ordre public, à la tradition et aurait des incitations à l’homosexualité.

Sur ce dernier point, M. Berthiaume informe qu’«il n’y a aucun acte homosexuel ou présence homosexuelle explicite dans le film».

Or, procéder à la censure de ce film est une façon de restreindre «la façon que [l’homme] a le droit de se représenter dans la vie».

«Quelque chose d’inquiétant»

En faisant allusion à l’allégorie de la fenêtre d’Overton, qui place les idées selon leurs niveaux d’acceptabilité sociale, le doctorant en sémiologie croit que les pays qui censurent Barbie essaient d’indiquer comment les femmes et les hommes doivent se comporter en société.

«De dire que les hommes ne peuvent pas se comporter comme ça parce que c’est en marge de comportements qu’on pourrait associer de manière stéréotypée à l’homosexualité ferme la fenêtre d’Overton pour les hommes de ces pays-là» explique-t-il.

M. Berthiaume affirme qu’il n’est pas rare que les grandes productions américaines présentent des montages différents dans les marchés chinois ou indiens, mais généralement [il] n’en voit pas de grande conséquence».

«Dans le cas de Barbie, je trouve que c’est quelque chose d’inquiétant.»

***Voyez l'entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus***