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Le fantasme du voyou «poussé à l’extrême»: pourquoi certaines femmes tombent amoureuses de criminels ?

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Agence QMI

2025-09-18T15:35:28Z
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Ugo Fredette, condamné à la prison à vie pour deux meurtres, dont celui de son ex-conjointe, cherche aujourd’hui l’amour sur un site de rencontres pour détenus. Si cela peut choquer, ce cas met en lumière un phénomène bien réel: l’hybristophilie, soit le fait d’être attirés par des criminels violents. 

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Le cas de Ugo Fredette est «effectivement surprenant [mais] ce n'est pas un cas isolé», a indiqué d’emblée Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue clinicienne et professeure associée à l’Université du Québec à Montréal, conférencière et auteure.

L’hybristophilie est «une attirance sexuelle qui est intense, qui est persistante envers [...] des individus qui ont commis des actes graves», a-t-elle expliqué au micro de Benoit Dutrizac à QUB radio et télé, diffusé simultanément sur les ondes du 99,5 FM Montréal, jeudi.

Une volonté de «sauver» 

Différentes raisons peuvent expliquer ce type d’attirance pour les «bad boys». L’une d’elles est de penser qu’on peut «sauver cette personne».

«Ça peut être la fantasmatique de se dire, en fait, dans le fond, [cette personne] est innocente. [...] [et que] je suis la seule personne à pouvoir le comprendre et peut-être même à réussir à faire voir aux autres que j'ai raison.»

Cette idée de vouloir «sauver quelqu’un» est présente «dans plein de relations. C’est très fréquent», souligne Mme Beaulieu-Pelletier.

Elle explique aussi que ces femmes peuvent avoir le sentiment d’avoir été «choisies parmi les autres» et de se sentir «spéciales».

«Pour un même criminel, par exemple, on peut avoir des femmes qui vont envoyer des lettres, on a des cas de 4000 lettres, 800 demandes en mariage, pour une même personne.»

Elle explique qu’il s’agit du «fantasme ultime du voyou», mais «un peu plus à l’extrême».

«Si c'est juste d'envoyer des lettres, ça reste de l'ordre du fantasme. Il y en a qui se sont mariées carrément avec un criminel en prison, donc là, il y a vraiment plus ce passage à l’acte là qui peut se mettre même des fois en danger.»

Derrière cette attirance, il y a souvent des blessures personnelles et une quête de sens ou de validation, explique la psychologue.

«Il faut aller voir à quoi ça répond chez la personne. Pourquoi ce fantasme-là est là? [...] Est-ce que ça répond aussi à certains manques ou à certaines blessures que j'ai eues? [...] Ça vient répondre à un besoin précis.»

Écoutez l’entrevue complète ci-dessus.

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