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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Le dur test de la réalité arrive pour Carney

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Photo portrait de Guillaume St-Pierre – analyse

Guillaume St-Pierre – analyse

2025-05-31T04:00:00Z
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OTTAWA | La grande vision de Mark Carney d’un Canada capable de bâtir de grands projets pour se protéger des menaces économiques de Donald Trump s’apprête à subir le dur test de la réalité.

Bâtir, bâtir, bâtir. C’est le slogan fétiche du premier ministre.

Et, si possible, le plus rapidement possible.

Quand, quoi et comment? Nous en aurons un aperçu dans les prochains jours.

Premier test

M. Carney rencontre ses homologues provinciaux lundi à Saskatoon. Il leur a demandé de lui fournir une liste de projets d’infrastructures d’envergure comme des pipelines, des ports ou des lignes de transport d’électricité.

Par exemple, le Québec demandera à Ottawa de payer pour une ligne hydroélectrique entre le Québec et Terre-Neuve. En retour, François Legault promet de se montrer ouvert à étudier un éventuel projet de pipeline présenté par une autre province, comme l’Alberta.

L’Ontario veut bâtir des centrales nucléaires et des mines. La Nouvelle-Écosse rêve de devenir une superpuissance en énergie éolienne.

Le plan d’Ottawa consiste à offrir l’étiquette «d’intérêt national» à un petit nombre de projets, selon un document du gouvernement obtenu par Le Journal.

L’objectif est de réduire de cinq à deux ans le délai d’approbation de ces projets d’envergure.

Un projet de loi encadrant formellement cette nouvelle façon de bâtir de grandes choses au pays doit être déposé d’ici fin juin.

Ça, c’est pour la théorie. En pratique, ces belles intentions sont semées d’embûches.

Embûches

Plusieurs groupes autochtones sont déjà en furie et se sentent mis de côté.

«Ils s’en viennent chercher les ressources, a mis en garde un chef autochtone du Manitoba récemment, Derek Nepinak. Soyez prêts, parce qu’ils essaient de nous endormir.»

La guerre commerciale avec les États-Unis a changé la nature de la conversation au Canada concernant le développement des ressources naturelles. Plus de Canadiens et de Québécois se disent prêts aujourd’hui à appuyer la construction de pipelines, par exemple.

Mais tous ne voient pas les choses de la même façon à Ottawa. Mark Carney trouvera sur son chemin le NPD et le Bloc Québécois, lui qui dirige un gouvernement minoritaire.

Signe que les temps ont changé, les libéraux risquent de s’allier aux conservateurs pour faire passer leur projet de loi, qui sera scruté à la loupe.

Quand on sait que certaines consultations environnementales et avec les Autochtones peuvent prendre des années, les ambitions du fédéral semblent carrément utopiques.

C’est sans compter les contestations judiciaires qui peuvent ajouter du sable dans l’engrenage.

Les détails du plan libéral feront foi de tout.

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