Le droit d’emmerder le monde avec son cellulaire (2e partie)


Sophie Durocher
Quand j’ai écrit lundi que ma soirée au Cirque du Soleil avait été gâchée par un $#@$$%# de cellulaire, vous avez été des dizaines à m’écrire: «moi aussi».
Au Cirque, au cinéma ou même dans une église, vous êtres nombreux à en avoir ras-le-bol des taponneux qui sont incapables de voir un spectacle «avec les yeux du cœur» et qui se sentent obligés de jouer aux cameramen.
Je pense qu’il est temps qu’on fonde une nouvelle association: les TDC. Les tannés du cellulaire.
Se faire casser les noisettes
Johanne m’a écrit: «J’ai vécu quelque chose de similaire en allant voir Casse-Noisette. J’avais payé le gros prix pour avoir de bons billets. La dame devant moi a filmé tout le long, parfois même debout». Ça, j’avoue que se mettre debout pour filmer, c’est la première fois que j’entends ça. Johanne continue: «Je voulais lui arracher la tête. J’ai manqué une partie du spectacle! Je n’ai rien dit, car j’avais peur de ce que j’aurais pu faire: lui arracher le téléphone et le jeter au bout de mes bras! À la fin, elle m’a dit qu’elle faisait cela [parce que] sa fille était dans le spectacle!»
Imaginez si tous les parents de tous les artistes sur scène se levaient pour filmer leur progéniture, on ne verrait rien du tout! Ce ne serait plus Casse-Noisette, ce serait Casse-Couilles ou Casse-Pieds!
Mes amies Sylvie et Lucie, qui habitent à Amos, m’ont parlé d’un spectacle magnifique intitulé Elles (avec Lulu Hughes, Luce Dufault et Kim Richardson), qui a eu lieu le 13 mai dernier à la cathédrale d’Amos. Leur soirée qui devait être magnifique fut complètement gâchée, car la personne devant elles filmait tout le long du spectacle.
Me semble que quand tu es dans un espace aussi majestueux, avec ses vitraux colorés, ses éclairages spectaculaires mettant en valeur le côté grandiose du lieu, tu veux en avoir plein les yeux. Regardez la photo officielle prise par Dany Germain, c’est une splendeur! D’autant plus que les spectacles dans cette salle sont organisés par la Fondation Héritage qui a pour but «d’amasser des fonds pour la réfection de la cathédrale Sainte-Thérèse-d’Avila d’Amos». Bref, un peu de respect, l’art vivant, c’est sacré!
Dois-je me faire couper la tête?
Une lectrice, Louise, qui est grand-mère, a elle aussi assisté au spectacle Luzia du Cirque du Soleil avec sa petite-fille et ce ne sont pas les cellulaires qui l’ont dérangée, mais... les girafes. Elles ont dû changer de place, car les gens devant elles étaient trop grands: «deux très grandes girafes se sont assises devant nous. J’étais paniquée d’être dans une position à regarder le spectacle en me balançant de gauche à droite pendant presque trois heures».
Et Louise de conclure: «J’ai un message aux gens de 6 pieds et plus, quand vous allez voir un spectacle, asseyez-vous donc en arrière, sainte girafe!»
Heureusement que je ne mesure que 5 pieds 11! Un pouce de plus et je me ferais virer de bord!