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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Le discours de J.D. Vance à Munich n’avait rien de scandaleux

AFP
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2025-02-18T20:30:00Z
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Depuis quelques jours, ils sont nombreux à s’indigner du discours de Munich de J.D. Vance.

Scandaleux! Odieux! Les attaques n’en finissent plus.

Il s’agit de transformer ce discours en moment honteux. Qui verra les choses autrement passera pour un monstre.

Et pourtant, qui prend la peine de l’écouter calmement sera bien obligé de convenir que tout ce qu’il a dit n’était pas faux.

Essayons de décortiquer ce discours pour mieux comprendre.

Vance reconnaît évidemment que l’Europe a raison de s’inquiéter d’une Russie agressive. Qui dirait le contraire?

Mais l’Europe s’autodétruit aussi de l’intérieur.

Autodestruction

La caste qui la dirige et qui prétend sans cesse défendre «notre démocratie» l’a plongée dans un régime où la censure, le déni de la souveraineté populaire et la submersion migratoire s’imposent à elle comme son horizon indépassable.

C’est ce que j’appelle de mon côté le devenir soviétique de l’Europe occidentale.

Premier point: c’est un fait qu’en Europe, les lois visant à resserrer le périmètre de la liberté d’expression se sont multipliées ces dernières années.

La plupart des idées conservatrices ont été qualifiées de phobies, et qui les tient risque de se retrouver devant les tribunaux pour discours haineux.

Vous ne croyez pas qu’il suffit qu’une femme se prenne désormais pour un homme pour qu’elle soit désormais considérée ainsi? On vous poursuivra pour transphobie.

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Vous vous opposez à l’immigration massive? Vous serez accusé de xénophobie.

Vous publiez des statistiques prouvant que certaines communautés sont surreprésentées dans la délinquance? On vous accusera d’incitation à la haine. Car il y a des faits dont la mention publique est interdite.

Je note même que certains pays veulent désormais étendre leurs lois sur les discours haineux aux conversations privées.

Sans oublier la volonté des États européens de contrôler les réseaux sociaux au nom de la lutte contre la «désinformation». Sauf qu’on nomme désinformation toute remise en question du narratif dominant de nos sociétés.

Deuxième point: Vance note que les élites européennes se méfient de leurs peuples.

Est-ce faux?

Les peuples européens votent de plus en plus pour des partis que l’on étiquette comme «populistes».

Plutôt que de tenir compte de leur vote et de ce qu’il exprime, on préfère le traiter comme une menace contre la démocratie.

Démocratie

Et on traite ces partis comme des formations parias, tolérées dans les parlements – mais on se demande régulièrement s’il ne vaudrait pas mieux les interdire. Belle démocratie!

Troisième point: Vance rappelle que jamais, les peuples européens n’ont été consultés pour savoir s’ils acceptaient l’immigration massive qui a transformé radicalement leur continent et qui est vécue par plusieurs comme une contre-colonisation. C’est malheureusement vrai.

Cette révolution leur a été imposée, et ceux qui s’y opposaient ont été diabolisés.

Comment ne pas y voir un déni de démocratie?

On peut critiquer l’administration Trump pour de nombreuses et excellentes raisons. Mais on ne saurait lui donner tort quand elle a raison.

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