Le détecteur de mensonges: l’entourage de Biden a comploté pour gouverner illégalement les États-Unis, affirme Trump


Gabriel Ouimet
VÉRIF – Donald Trump ne cesse de s’en prendre à Joe Biden depuis son retour à la Maison-Blanche. Après avoir alimenté une théorie du complet absurde cette semaine, il en a ajouté une couche en accusant l’entourage du démocrate d’avoir orchestré un complot afin de diriger illégalement le pays à sa place.
Un peu de contexte
Donald Trump a prononcé le nom de Joe Biden plus d'une douzaine de fois pendant la première journée de son retour au pouvoir, le 20 janvier.
Après 50 jours, il avait cité le nom de son prédécesseur au moins 316 fois, selon une analyse réalisée par le magazine TIME.
Et ça s'est poursuivi: «Biden» est le cinquième mot le plus fréquemment utilisé par le républicain lors des 100 premiers jours de son deuxième mandat, toujours selon le TIME.
En incluant les déclarations sur ses réseaux sociaux, Donald Trump a mentionné Joe Biden, sa famille ou son administration plus de six fois par jour en moyenne pendant cette période, selon un décompte réalisé par NBC News.
Plusieurs de ses prises de paroles visaient à discréditer Joe Biden, notamment en remettant en question sa santé mentale.
Mensonge – L’entourage de Joe Biden a comploté afin de gouverner illégalement à sa place
Donald Trump tente de convaincre la population américaine que l’équipe de Joe Biden a illégalement gouverné le pays pendant quatre ans.
Encore aujourd’hui, il prétend que l’élection présidentielle de 2020 a été truquée.
Il soutient aussi que l’état mental de Joe Biden s’est à ce point dégradé qu’il lui était impossible de gouverner le pays lorsqu’il était président.
Donald Trump accuse l’entourage de son prédécesseur d’avoir profité de la situation et de s’être servi d’un autopen, un dispositif qui permet de reproduire une signature, pour signer divers documents à la place de l’ancien président, dont des pardons.
Dans ce contexte, le républicain a signé mercredi un décret pour ordonner la tenue d’une enquête visant à «déterminer si certains individus ont comploté pour mentir au public à propos de l'état mental de Biden et exercer de manière inconstitutionnelle les prérogatives et responsabilités du président».
Son décret avance, sans preuve, que ce supposé stratagème pourrait avoir «des implications sur la légalité et la validité» de certaines politiques ou décisions de l’administration Biden.
Le décret intervient quatre jours après que Donald Trump a partagé une publication dans laquelle il affirmait que Joe Biden a été remplacé par un clone robotique après s’être fait assassiner, il y a cinq ans.
• À lire aussi: Biden assassiné en 2020 et remplacé par un clone: la nouvelle théorie du complot partagée par Trump
Les faits
Depuis quelques semaines, l’état de santé de Joe Biden du temps où il était président soulève des questions.
D’abord, le démocrate a annoncé qu’il était atteint d’un cancer «agressif» de la prostate.
Ensuite, un nouveau livre intitulé Original Sin (Le péché originel) met en lumière le déclin cognitif et physique de l’ancien président.
Rappelons que des doutes sur la capacité de gouverner de Joe Biden, notamment après un débat contre Donald Trump lors duquel il a eu l’air confus, ont incité le Parti démocrate à le remplacer par Kamala Harris lors de la dernière campagne présidentielle.
Il n’existe cependant aucune preuve permettant de conclure que Joe Biden était inapte à gouverner lors de son mandat ni que ses proches ont profité de la situation pour adopter des politiques sans son consentement, en utilisant un autopen.
En 2005, le ministère américain de la Justice a conclu que l’utilisation de ce dispositif était légale, précisant que «le président n'a pas besoin d'apposer personnellement sa signature sur un projet de loi qu'il approuve et décide de signer pour que celui-ci devienne loi».
Plusieurs présidents se sont d'ailleurs servis d’un autopen dans le passé. Donald Trump a lui-même avoué que son administration en utilise parfois.
Donald Trump multiplie les mensonges à un rythme effréné depuis son retour à la Maison-Blanche. Pour vous aider à départager le vrai du faux, notre reporter Gabriel Ouimet décortique chaque semaine des affirmations trompeuses du président dans le cadre de sa série «Le détecteur de mensonges».