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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Le détecteur de mensonges: aucune info ultra-secrète de la frappe au Yémen n’a fuité, selon Trump

AFP
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2025-03-26T17:04:10Z
2025-03-26T18:04:46Z
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VÉRIF Un journaliste américain a été ajouté à un groupe de discussion confidentiel dans lequel des hauts placés du gouvernement de Donald Trump ont discuté d’un plan d’attaque militaire. Le président et son équipe répètent qu’aucune information secrète n’a été partagée lors des échanges. C’est faux.

Un peu de contexte

Le 24 mars, le rédacteur en chef du magazine The Atlantic, Jeffrey Goldberg, a révélé qu’il avait été ajouté par erreur au fameux groupe de discussion secret.

Dans un article publié lundi, le journaliste a précisé que la discussion contenait des détails opérationnels sur des frappes à venir contre les rebelles Houthis du Yémen. Parmi les informations échangées: les cibles choisies, les armes utilisées et l’horaire des attaques.

Le groupe de discussion incluait le vice-président J.D. Vance, le patron de la CIA John Ratcliffe, la directrice du renseignement américain Tulsi Gabbard, le secrétaire à la défense Pete Hegseth, le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz et le secrétaire d’État Marco Rubio.

Donald Trump, JD Vance, Pete Hegseth et Mike Waltz. Ce dernier serait à l’origine de la fuite.
Donald Trump, JD Vance, Pete Hegseth et Mike Waltz. Ce dernier serait à l’origine de la fuite. AFP

D’anciens responsables de l’armée américaine ont dénoncé l’amateurisme de l’équipe de Donald Trump, tout en rappelant l’importance de garder de tels hautement confidentiels à la veille d’une opération militaire.

Mensonge – Aucune information secrète n’a été partagée dans la conversation, selon Trump

Mardi, Donald Trump s’est entêté à répéter qu’aucun secret militaire n’avait été divulgué au journaliste.

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«Il n'y a pas eu d'informations classifiées, d'après ce que j'ai compris», a soutenu le président.

Le secrétaire à la défense, Pete Hegseth, a lui aussi tenté de minimiser l’histoire, notamment en s’en prenant à la crédibilité Jeffrey Goldberg et du magazine The Atlantic.

«Vous parlez d'un soi-disant journaliste trompeur et fortement discrédité qui a fait profession de colporter des canulars à maintes reprises», a-t-il affirmé.

«Les forces anti-Trump essaient d'instrumentaliser des actes inoffensifs et de les tourner en faux scandales [...]. Ne laissez pas les ennemis de l'Amérique s'en tirer à bon compte avec ces mensonges», a pour sa part écrit le directeur de la communication de la Maison-Blanche, Steven Cheung, dans un message publié sur X, mardi.

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Les faits

Dans son deuxième article portant sur l’affaire, publié mercredi matin, Jeffrey Goldberg confirme, captures d’écran à l’appui, que des informations hautement confidentielles ont été divulguées par les proches de Donald Trump.

La page d'accueil du site du magazine «The Atlantic», le 26 mars au matin.
La page d'accueil du site du magazine «The Atlantic», le 26 mars au matin. Capture d'écran

Le journaliste nous apprend que le jour de l’attaque, soit le 15 mars dernier, Pete Hegseth a fourni dans le groupe de discussion des détails précis sur l’opération à venir.

«La météo est FAVORABLE. Nous venons de CONFIRMER avec le Centcom que nous sommes prêts pour le lancement de la mission», a-t-il écrit.

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Le Centcom, diminutif de Commandement central, est le centre de commandement de combat de l’Armée américaine pour le Moyen-Orient.

«12h15: DÉCOLLAGE des F-18s (premier groupe de frappes)», a-t-il précisé quelques minutes plus tard.

«La cible terroriste est sur sa zone connue donc ON DEVRAIT ÊTRE À L’HEURE – et aussi, départ des frappes de drones (MQ-9)», a-t-il ajouté.

Ces messages ont été envoyés une demi-heure avant le décollage des premiers avions de guerre américains.

La cible principale de l’opération, nommée «terroriste cible», a été tuée deux heures plus tard.

«Si ce texte avait été reçu par quelqu'un d'hostile aux intérêts américains — ou quelqu'un de simplement indiscret qui a accès aux médias sociaux —, les Houthis auraient eu le temps de se préparer à ce qui était censé être une attaque-surprise sur leurs bastions. Les conséquences pour les pilotes américains auraient pu être catastrophiques», a déploré le journaliste Jeffrey Goldberg.

− Avec les informations de The Atlantic, BBC, et l’AFP


Donald Trump multiplie les mensonges à un rythme effréné depuis son retour à la Maison-Blanche. Pour vous aider à départager le vrai du faux, notre reporter Gabriel Ouimet décortique chaque semaine des affirmations trompeuses du président dans le cadre de sa série «Le détecteur de mensonges».

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