Publicité
L'article provient de TVA Sports
Sports

Le destin tragique de Jacques Richard: «si talentueux et mourir de même»

Partager
Photo portrait de Marc-André Perreault

Marc-André Perreault

2024-03-27T22:42:30Z
Partager

«Bergie! Ça te dit quelque chose le nom de Jacques Richard?»

«Jacques Richard! Mets-en! Ça, c’était un vrai tannant qui était probablement meilleur que Guy Lafleur dans le junior», m’a répondu Michel Bergeron.

La table était mise pour un petit cours 101 de la vie de Jacques Richard et l’ancien entraîneur-chef des Nordiques de Québec se souvient de BEAUCOUP de détails, même si ça fait presque 50 ans!

Un vrai petit «bum»

Donc, lors de la saison 1980-81, Jacques Richard a marqué 52 buts avec les Nordiques. Comment un gars qui n’a eu qu’une autre saison de plus de 20 buts a bien pu en marquer 50?

C’est que Bergie avait eu la brillante idée de placer ce joueur hyper talentueux sur sa deuxième ligne, en compagnie de Michel Goulet et de Dale Hunter.

Il restait quelques semaines à la saison, et Richard était à 46 buts après un match contre les Capitals à Washington. Mais là, il se blesse au genou et le thérapeute lui dit que son voyage est terminé et qu’il ne viendrait pas à New York pour affronter les Rangers quelques jours plus tard. Il parait que la crise que Richard a pété dans le bureau de Bergie était mémorable.

Publicité

«Tabarnack, ils ne connaissent rien! Piquez-moi pis ça va aller!». Richard était un intense qui sacrait beaucoup et qui avait beaucoup de misère avec l’autorité.

Finalement, il a fait le voyage et après avoir marqué son 47e en début de match au Madison Square Garden, il a regardé sur le banc et il a crié : «vas-tu le congédier cet osti-là» en parlant du thérapeute.

Il a finalement marqué son 50e une semaine plus tard, à Québec, face aux Canadiens de Montréal. C’était ça Jacques Richard, un «gamer».

En séries contre les Flyers de Philadelphie, les Nordiques faisaient face à l’élimination dans le match numéro 4 d’une série trois de cinq. Richard s’était levé avec trois points, dont le but égalisateur en fin de troisième période. Ses coéquipiers étaient quasiment en furie contre lui parce qu’ils ne voulaient pas retourner à Philadelphie, où c’était très violent!

La déchéance d’un talent unique

Mais Richard, c’était surtout un gars plein de démons. Il consommait beaucoup d’alcool et de drogues, il aimait le gambling et se tenait avec des gens pas très fréquentable. L’été après ses 52 buts, il était en pleine négociation de contrat et surtout, il n’était pas en forme. Un bon 20 livres de trop.

Quand il a fini par s’entendre avec l’équipe, sa place aux côtés de Michel Goulet et Dale Hunter avait été prise par Real Cloutier et à partir de là, ç’a été la descente aux enfers. Son temps de jeu s’est mis à diminuer et il jouait sur le troisième ou le quatrième trio.

L’année suivante, il a été renvoyé dans les mineurs, moins de deux ans après avoir marqué 52 buts dans la Ligue nationale. La chute a été vertigineuse.... Et tragique.

De la coke et un ravin

Quelques années après la fin de sa carrière, il s’est retrouvé en prison pour trafic de cocaïne et en 2002, après un party pour célébrer ses 50 ans, il est tombé dans un ravin avec son jeep et il est décédé. Selon Bergie, il occupait un poste de pompiste à ce moment-là.

«C’est tellement triste. Si talentueux et finir de même...», a conclu le Tigre.

Publicité
Publicité