Attentat à la plage de Bondi: voici le fil des événements
AFP
À partir de témoignages, de vidéos amateurs et de déclarations officielles, l'AFP a reconstitué le déroulement de l'attentat antisémite commis dimanche par un père et son fils qui a fait 15 morts à Sydney, au premier jour de la fête juive de Hanouka.
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Six ans plus tôt
Le fils, Naveed Akram, a attiré pour la première fois l'attention du renseignement australien en 2019, alors qu'il était adolescent et fréquentait des sympathisants du groupe Etat islamique (EI) à Sydney.
Il n'était pas considéré comme une menace sérieuse et avait disparu des radars jusqu'à l'attentat, a déclaré mardi le premier ministre Anthony Albanese.
Voyage aux Philippines
Sajid Akram, 50 ans, et son fils Naveed, 24 ans, ont voyagé en novembre dans la région de Davao, sur l'île de Mindanao, dans le sud des Philippines.
La chaîne de télévision publique australienne ABC a avancé qu'ils y étaient pour mener des exercices d'entraînement militaire avec des organisations islamistes locales.
Le premier ministre australien a indiqué mardi que les deux tireurs étaient probablement «motivés par l'idéologie» du groupe «Etat islamique».
À la pêche
Avant la fusillade, Naveed Akram avait dit à sa famille qu'il emmenait son père pêcher dans la baie de Jervis, une ville côtière située à environ deux heures de route au sud de Sydney.
Plus tard, il racontera à sa mère ses aventures de plongée sous-marine, ce qu'il a mangé et comment il a souffert de la chaleur.
En fait, le père et le fils séjournent dans un modeste logement Airbnb dans la banlieue éloignée de Sydney, où les autorités pensent qu'ils ont préparé leur attaque.
17h15
Ils quittent leur cachette vers 17h15 dimanche pour se rendre à la plage de Bondi, selon les images de vidéosurveillance obtenues par le Sydney Morning Herald.
Ils se garent et observent la plage bondée en contrebas.
«Fête des lumières»
L'attaque de Sydney est survenue alors que débutait Hanouka, la «fête des lumières» juive.
Des centaines de fidèles s'étaient réunis sur la célèbre plage, habituellement très fréquentée pendant le week-end par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs.
«Remplissons Bondi de joie et de lumière», peut-on lire sur les «flyers» promettant des chips, des beignets et des glaces gratuites.
Un zoo pour enfants et des ateliers de maquillage sont proposés aux plus jeunes.
18h47
Sur la plage, les célébrations de Hanouka battent leur plein.
Sajid et Naveed Akram, armés de fusils à canon long de grande puissance, commencent à tirer dès qu'ils sortent de leur voiture.
La police indique avoir reçu les premiers appels vers 18h47.
Panique
Paniqués, des milliers de baigneurs s'enfuient. Peu après 19 heures, la police déclare sur les réseaux sociaux: «Nous demandons toujours aux personnes présentes dans la zone de se mettre à l'abri jusqu'à ce que nous puissions déterminer ce qui se passe».
Une équipe de sauveteurs, qui n'était pas en fonction, court à travers la plage pour mettre les enfants en sécurité.
Heather Nolan raconte qu'elle et sa famille se sont réfugiées derrière un banc en bois. «J'ai mis mes jeunes enfants derrière le banc et me suis allongée sur eux».
Refuge
Les églises, les bars et les restaurants ouvrent leurs portes aux foules paniquées qui fuient la plage.
Le Français Alban Baton, 23 ans, se cache pendant plusieurs heures avec d'autres clients dans la chambre froide d'une épicerie.
À un moment donné, Sajid Akram quitte la passerelle et commence à avancer vers la plage.
Alors qu'il tire sur la foule, le vendeur de fruits Ahmed al Ahmed, qui prenait un café avec des amis, s'approche de lui par derrière et le désarme dans un acte héroïque qui sera diffusé dans le monde entier.
M. Ahmed est touché par deux balles, mais on ne sait pas exactement quand ni par qui.
Le fils est toujours en train de tirer sur la passerelle.
10 minutes
La police arrive environ 10 minutes après le début du carnage, alors que Sajid Akram rejoint son fils sur la passerelle.
Il est tué lors d'un échange de coups de feu avec la police, tandis que son fils riposte avant d'être lui-même neutralisé.
Fin du cauchemar
Les sirènes retentissent, les secouristes pratiquent des massages cardiaques sur le front de mer.
Les victimes ensanglantées sont transportées à travers la plage sur des planches de surf transformées en brancards. Des dizaines de personnes sont transportées d'urgence à l'hôpital.
Vers 21h36, le premier ministre de Nouvelle-Galles du Sud, Chris Minns, déclare que cette attaque est un acte terroriste.
Lundi matin, les autorités confirment que 15 personnes sont décédées.
Naveed Akram est dans le coma. Son père est mort.