Le dernier tour de piste d’une légende: Marc-André Fleury mérite une ovation
Marc de Foy
Le Centre Bell sera le théâtre d’un beau moment de l’histoire du hockey jeudi soir. Marc-André Fleury, qui en est à sa 21e et dernière saison dans la Ligue nationale, fera ses adieux au public québécois.
Le gardien d’origine soreloise est une figure respectée chez nous, même s’il n’a jamais défendu les couleurs du Canadien. Il y aura de la nostalgie dans l’air quand il sortira de la patinoire pour la dernière fois. Son épouse, Véronique, et les trois enfants du couple, Estelle, Scarlett et James, seront sur place, ainsi que plusieurs membres de sa parenté et des amis qui descendront de Sorel.
L’événement marquera aussi la fin d’une grande époque pour les gardiens québécois. Depuis 1985, quatre d’entre eux se sont installés aux quatre premiers rangs de l’histoire dans la colonne des victoires.
Martin Brodeur vient en tête avec 691 triomphes, chiffre qui semble inatteignable pour le moment. Fleury est deuxième avec 571 victoires, suivi de Patrick Roy avec 551 et de Roberto Luongo avec 489.
Profiter du moment
Fleury se trouvait à Toronto mercredi, où le Wild disputait la victoire aux Maple Leafs. Les journalistes l’ont évidemment questionné au sujet de son dernier match à Montréal.
«Je vais juste essayer de profiter du moment, a-t-il dit.
«Je vais peut-être prendre une petite pause et regarder autour pour me faire des images de mon dernier match là-bas.»
Espérons que le Canadien lui en donnera l’occasion. Il serait de bon aloi que l’organisation montréalaise souligne de façon tangible sa dernière rencontre à Montréal.
Fleury est un grand joueur québécois dont la destinée dans le sport qu’il aime tant le conduira à son intronisation au Panthéon du hockey, prévue pour 2028.
Marc-André est le joueur le plus âgé de la LNH. Mais il n’a rien perdu de sa passion et de son désir de vaincre.
«À 40 ans, je me sens parfois comme un gars qui joue dans une ligue de garage, a-t-il raconté au confrère Jean-François Chaumont, journaliste au site français de la LNH.
«Mais je veux montrer que je peux encore jouer et que je peux battre des gardiens dans la vingtaine.»
Un gars comme on les aime
Fleury me fait penser à Martin Brodeur. Il est vraiment un bon gars. Pas prétentieux pour deux sous, accessible en tout temps. Quand je le rencontrais à ses premières années avec les Penguins de Pittsburgh, il était toujours disponible dans le vestiaire, le visage éclairé par un large sourire.
Je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Son agent Allan Walsh le faisait à sa place quand il avait le sentiment que son client était traité injustement. Comme dans les séries de 2016 alors que l’entraîneur Mike Sullivan, arrivé en poste pendant la saison, lui a préféré la recrue Matt Murray dans les séries.
Tout ce que Fleury avait fait cette saison-là, c’était de maintenir une fiche de 35-17-6 et de conserver une moyenne de 2,29 buts accordés et un pourcentage d’arrêts de ,921, mais bon. Les Penguins ont remporté la coupe Stanley.
L’année suivante, en l’absence de Murray, qui soignait une blessure, Fleury fut d’office pour les neuf premières victoires des siens dans les séries.
Il fut appelé de nouveau à donner sa place à Murray pendant le troisième match de la finale de l’Est qui opposait les Penguins aux Sénateurs d’Ottawa. Il ne revit pas le filet le reste des séries alors que les siens gardèrent leur emprise sur la coupe.
La saison suivante (2017-2018), on le retrouve avec les nouveaux et surprenants Golden Knights de Vegas, qu’il mène à trois victoires des grands honneurs.
Arrêt salvateur contre Lidstrom
Comment oublier son arrêt miraculeux aux dépens de Nicklas Lidstrom dans les tout derniers instants du septième match de la finale contre les Red Wings en 2009? Son pote Maxime Talbot avait marqué les deux buts des Penguins dans une victoire de 2 à 1 à Detroit.
On peut voir, d’ailleurs, sur YouTube une vidéo montrant les meilleurs arrêts de Fleury. Il y en a pour plus de sept minutes.
C’est étourdissant!
Parmi les souvenirs qui lui reviendront à la mémoire jeudi, il y aura probablement sa 500e victoire remportée au Centre Bell dans l’uniforme des Blackhawks de Chicago.
Fleury pourra se retirer la tête haute, avec la satisfaction du devoir accompli. Les médias vont s’ennuyer de l’homme paisible et souriant qu’il est. Il méritera amplement vos applaudissements jeudi soir.
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Tableau accompagnant ma chronique
Les 10 gardiens avec le plus de victoires en carrière
MJ VICTOIRES
Martin Brodeur 1 266 691
Marc-André Fleury 1 042 571
Patrick Roy 1 028 551
Roberto Luongo 1 044 489
Eddie Belfour 963 484
Henrik Lundqvist 887 459
Curtis Joseph 943 454
Terry Sawchuk 971 445
Jacques Plante 837 437
Tony Esposito 886 423