Le délire conspirationniste des codes QR


Marie-Eve Doyon
Le traumatisme de la pandémie de COVID-19 n’a pas fini de faire ses ravages chez les tenants des théories du complot.
Toute la question de la taxe de 30$ aux Îles-de-la-Madeleine a rouvert des blessures encore fraîches chez ceux qui s’abreuvent des propos des gourous anti-mesures gouvernementales.
La paranoïa du contrôle des populations
Pour bon nombre de Québécois, c’est tout à fait compréhensible que les touristes qui prennent d’assaut les Îles-de-la-Madeleine soient appelés à contribuer aux services municipaux et à la préservation du paysage en payant une taxe de visiteur.
Pour d’autres, c’est un scandale et une grave attaque. À quoi? Pas à leur portefeuille, mais à leur sacro-sainte liberté individuelle, puisque la municipalité proposait d’utiliser un code QR pour confirmer le paiement du droit de passage.
Quoi? Un code QR comme pour le passeport vaccinal? SCANDALE!
Pour eux, un code QR, c’est un dangereux dispositif employé pour suivre les gens à la trace, pour les priver de leur LIBÂRTÉ.
L’État veut vous contrôler!
L’idéologie selon laquelle nous sommes de plus en plus privés de liberté est à la mode dans certains milieux.
La promesse d’une totale liberté individuelle et la prétention que les gouvernements actuels nous privent de nos droits sont au nombre des discours qui mobilisent les électeurs de la droite.
Au passage, les codes QR ne constituent pas plus une menace à la vie privée que la géolocalisation sur les appareils mobiles, les collectes de données des applications ou les informations détenues par les entreprises qui offrent des programmes de fidélité.
L’autre argument des détracteurs de la «taxe des îles», c’est que la liberté de mouvement au pays est une liberté fondamentale.
J’en suis, mais qui dit liberté de mouvement ne dit pas nécessairement liberté de dégrader un environnement fragilisé sans en payer les conséquences. Une société libre fonctionne uniquement si chacun respecte les droits d’autrui. Autrement, c’est l’anarchie.