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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

France: débat télévisé Macron-Le Pen, face-à-face 5 ans plus tard

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AFP

2022-04-20T12:05:40Z
2022-04-20T14:42:29Z
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Les deux finalistes de l’élection présidentielle française, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, se retrouvent mercredi soir face à face pour un débat télévisé, temps fort de la campagne pour le second tour où chacun tentera de convaincre un électorat de gauche arbitre de l’élection. 

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Ce duel est la réédition de celui de 2017, et une partie des électeurs de gauche, notamment ceux ayant voté pour le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour, sont méfiants ou tentés par l’abstention.

Le débat ne bouleverse habituellement pas les dynamiques d’intentions de vote. Mais cette fois, il pourrait remobiliser certains électorats et «déplacer davantage de voix que ce qu’on a observé depuis le début de la Ve République» en 1958, estime Brice Teinturier, directeur général délégué de l’institut de sondages Ipsos.

Marine Le Pen et Emmanuel Macron, en 2017.
Marine Le Pen et Emmanuel Macron, en 2017. AFP

À quatre jours du second tour, les sondages donnent invariablement l’avantage au président sortant, avec 54 à 56,5% des intentions de vote contre 43,5 à 46% pour sa rivale d’extrême droite. Un écart beaucoup plus serré qu’en 2017 où M. Macron l’avait emporté avec 66% des suffrages.

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Il y a cinq ans, Mme Le Pen avait sombré en direct devant les 16,5 millions de téléspectateurs du débat, apparaissant agressive et mal préparée face à un jeune candidat alors inconnu, calme et maîtrisant ses dossiers.

Mais la dirigeante d’extrême droite a patiemment remonté la pente, travaillé ses dossiers, adouci son image, et s’est préparée intensément au débat. Le président sortant, lui, n’a plus l’atout de la fraîcheur, et doit défendre le bilan d’un quinquennat critiqué.

En outre, une éventuelle forte abstention pourrait brouiller le jeu dimanche.

Divergences multiples

Les deux camps ont donné mercredi matin un avant-goût de la future bataille au sommet.

Lors du débat, Emmanuel Macron «va insister sur les incohérences de Marine Le Pen, qui a quand même dit tout et son contraire sur tout en cinq ans, et singulièrement sur les sujets géopolitiques, stratégiques», a assuré le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, en citant l’Ukraine et le président russe Vladimir Poutine.

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Dans un entretien à la chaîne française BFMTV, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d’ailleurs invité la candidate d’extrême droite, accusée de proximité avec la Russie, à admettre qu’elle «s’est trompée» sur le compte de Vladimir Poutine, qui a déclenché la guerre en Ukraine le 24 février.

L’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny a quant à lui appelé mercredi à voter pour Emmanuel Macron. Il s’est dit «choqué» du prêt de 9 millions d’euros contracté en 2014 par l’ancien parti Front National (devenu Rassemblement national, RN) auprès d’une banque russe, y voyant «une vente d’influence politique à Poutine».

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Outre les questions internationales, les deux candidats divergent sur presque tout: des retraites à l’écologie, les libertés publiques et les institutions, le pouvoir d’achat, l’Union européenne...

Tentant d’élargir leur base électorale, ils ont aussi amendé certaines de leurs propositions phares: l’interdiction du port du voile dans l’espace public n’est plus la priorité pour Marine Le Pen, la retraite serait portée à 64 ans au lieu des 65 initialement proposés pour Emmanuel Macron, qui a aussi promis, dans un geste aux électeurs écologistes, un premier ministre «directement chargé de la Planification écologique».

Le «point faible» de M. Macron «et peut-être aussi son point fort, c’est de ne jamais douter de lui-même», a affirmé le président du parti RN, Jordan Bardella, sur la chaîne France 2.

Alors que le «véritable point fort» de Marine Le Pen, qui a placé la défense du pouvoir d’achat au cœur de sa campagne, «est de parler du quotidien des gens», selon lui.

«Il n’y a pas de stress mais un peu d’appréhension parce qu’on sait que beaucoup de Français vont se décider sur ce débat», a-t-il ajouté.

C’est la thématique du pouvoir d’achat qui ouvrira ce débat d’une durée de 2H30. Marine Le Pen prendra la parole en premier et en dernier, ont indiqué les chaînes privée TF1 et publique France 2.

Chacun des thèmes abordés - sécurité, jeunesse, international, compétitivité, environnement, modèle social, gouvernance - aura «un temps donné» de parole.

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