Le côté givré de François Arnaud


Maxime Demers
Depuis le début de sa carrière, François Arnaud a souvent eu à défendre des rôles de jeunes hommes ténébreux, mystérieux et parfois même torturés. Dans Au revoir le bonheur, la nouvelle comédie dramatique du réalisateur Ken Scott, l’acteur de 36 ans dévoile une facette méconnue de sa personnalité en donnant vie à un personnage plus frivole qui, de son propre aveu, lui va comme un gant.
« Ç’a été un bonheur à jouer parce que je suis comme ça dans la vie, admet François Arnaud en entrevue. J’aime manger, bien boire, cuisiner. Ce qui me faisait surtout plaisir par rapport à ce personnage-là, c’est que c’est quelqu’un qui est toujours dans l’action. Il parle avant de réfléchir. Il aime fort, et se chicane fort. Je pense que ma famille et mes proches me connaissent plus comme ça que comme certains personnages plus ténébreux que j’ai joués dans le passé. »
Au revoir le bonheur met en scène quatre frères très différents les uns des autres qui se rendent dans leur maison d’été aux Îles-de-la-Madeleine afin de rendre un dernier hommage à leur père, récemment décédé. François Arnaud incarne le personnage de Nicolas, le plus jeune de la fratrie, décrit comme l’épicurien de la famille. De nature un peu brouillonne, il commettra la gaffe d’égarer l’urne contenant les cendres de son père avant de se rendre aux Îles.

Au revoir le bonheur a permis à François Arnaud de renouer avec la comédie, un genre qu’il a peu souvent eu l’occasion d’explorer depuis Les grandes chaleurs, un de ses premiers rôles au cinéma, en 2009. En allant tourner le film aux Îles-de-la-Madeleine, il y a un an, il s’est aussi lié d’amitié avec les acteurs qui jouent ses frères, Antoine Bertrand, Louis Morissette et Patrice Robitaille.
« Ç’a été très facile de me plonger dans ce personnage d’épicurien parce qu’aux Îles, on était tout le temps en train de manger des huîtres, de découvrir les paysages, les odeurs, les goûts. Ça s’est fait naturellement. C’était un tournage très agréable et j’ai l’impression que le plaisir qu’on a eu est contagieux à l’écran. Quand j’ai vu le film, j’avais un sourire collé au visage tout le long parce que je revoyais les moments vécus pendant le tournage. »
Retour à la maison
François Arnaud n’avait pas joué dans un film québécois depuis le thriller Origami, sorti en 2017. Au cours des dernières années, le Québécois a surtout fréquenté des plateaux de tournage hollywoodiens, en tant que tête d’affiche de séries américaines comme Midnight, Texas, Blindspot et The Moodys.
D’une certaine manière, c’est la pandémie qui lui a permis de revenir tourner au Québec. François Arnaud était confiné à Montréal au début de la crise sanitaire quand il a eu vent du nouveau projet de film de Ken Scott (Starbuck).
« Je me souviens avoir passé mon audition sur Zoom, relate-t-il. Ça s’est fait assez vite. Au début, le tournage devait avoir lieu en Provence. Mais au final, je trouve ça plus intéressant que ça se déroule aux Îles. Ça nous fait découvrir un aspect culturel de chez nous et une région qui est magnifique et qui n’a rien à envier aux paysages du sud de la France. Pour le tournage, je me suis loué une petite maison sur le bord de la falaise. Ce n’était pas plate ! »
Après le tournage d’Au revoir le bonheur, François Arnaud a enchaîné avec un autre film québécois (le thriller financier Norbourg, dans lequel il prête ses traits au bandit à cravate Vincent Lacroix) et la série américaine Surface, produite par Reese Witherspoon pour la plateforme Apple TV+.
Cet automne, l’acteur québécois a fait la navette entre Barcelone et Dublin pour le tournage du thriller américain Marlowe, dans lequel il joue aux côtés de Liam Neeson, Diane Kruger et Jessica Lange. Le film est réalisé par Neil Jordan (The Crying Game), qui avait déjà dirigé Arnaud dans sa série Les Borgia, il y a une dizaine d’années.
Liam Neeson y incarne un détective privé sur le déclin qui est recruté par une riche héritière qui cherche à retrouver son ex-petit ami. François Arnaud incarne un personnage qui est, lui aussi, porté disparu.
« L’histoire se passe à Hollywood dans les années 1930, mais on tourne à Barcelone et Dublin », lance en riant le Québécois.
« Je pense que ça va être un film intéressant. La production est très belle. Ce n’est pas un “Liam Neeson show” comme on a vu souvent dans certains de ses films récents comme Taken. C’est l’auteur de The Departed qui a signé le scénario donc, à mon avis, ce ne sera pas un thriller banal. »
Au revoir le bonheur est à l’affiche depuis vendredi.