Le conseil de Félix Auger-Aliassime à Victoria Mboko: «Le temps passe vite»


Jessica Lapinski
FLUSHING, New York | «Je pense que je sais de qui tu parles», a lancé Félix Auger-Aliassime, sourire en coin, à un collègue qui le questionnait sur le conseil qu’il aimerait offrir «à une adolescente qui se présente à New York pour son premier US Open».
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Bien sûr que Félix savait d’emblée qu’il était question de Victoria Mboko, qui a fait chavirer la planète tennis en remportant, à 18 ans seulement, le titre de l’Omnium Banque Nationale de Montréal il y a deux semaines.
Comme tous les Canadiens qui aiment le tennis, Auger-Aliassime a suivi le parcours de la jeune athlète de Burlington, en Ontario, jusqu’aux grands honneurs.
«J’étais très, très, très, très heureux pour elle», a poursuivi «FAA» en conférence de presse samedi, en marge des Internationaux des États-Unis, avec dans la voix une joie aussi sincère que le nombre d’adverbes qu’il venait d’employer.
«C’est une bonne fille. Tu vois qu’elle a une bonne tête sur les épaules. Je pense qu’elle aime ce sport pour ce qu’il est et je trouve ça beau.»

Gagner, le plus possible
Quant au conseil, Félix le lui a déjà offert. Les deux joueurs ont pu discuter quelques minutes, dans les derniers jours.
Après tout, le Québécois – 25e tête de série chez les hommes à Flushing, tandis que Mboko sera la 22e chez les femmes – sait ce que c’est, d’avoir 18 ans et de connaître du succès sur le court.

À cet âge, il y a sept ans (déjà!), Auger-Aliassime ne comptait pas à son palmarès un titre prestigieux comme celui de Montréal, soit un Masters 1000, l’équivalent du WTA 1000 sur lequel «Vicky» a mis la main.
Il avait toutefois déjà disputé trois finales sur l’ATP. Il flirtait avec une place parmi les 20 meilleurs joueurs de la planète.
À 25 ans, qu’il a célébrés le 8 août, Félix ne compte toujours pas à son palmarès un titre prestigieux comme celui de Montréal. Il a atteint le sixième rang en 2022, a remporté sept titres ATP 250 ou 500. Mais depuis deux ans, le Québécois se maintient surtout entre la 20e et la 30e place.
«Je lui ai dit que le temps passe vite, a raconté Auger-Aliassime. J’étais très bon à 18 ans. Mais les choses vont assez vite.»
«Les gens vont lui dire: “Ah, c’est déjà incroyable, ce que tu as fait.” [...] Mais il faut qu’elle essaye de gagner le plus possible. Ça peut paraître bête, mais c’est mon expérience.»
«Elle a la capacité d’accomplir de grandes choses et elle le sait. Elle ne doit pas prendre ça comme une pression, mais comme une force. Elle peut battre n’importe quelle fille qui se trouve devant elle. Elle doit savoir qu’à un moment, dans chaque match, elle va avoir sa chance.»
La rentrée lundi
Mboko pourra mettre ce conseil à l’épreuve lundi, alors qu’elle affrontera dès 11h la Tchèque Barbora Krejcikova, 61e mondiale, mais qui a déjà occupé le deuxième échelon et remporté Wimbledon l’an dernier.
Quant au grand sage Félix, il pourra prêcher par l’exemple mardi contre le qualifié britannique Billy Harris, 125e. L’heure de la rencontre n’a pas encore été dévoilée.