Le conflit entre la Ville de Montréal et Sanimax pourrait faire grimper votre facture d’épicerie

Yannick Beaudoin
L’entreprise d’équarrissage Sanimax est en plein litige avec la Ville de Montréal et ce conflit pourrait finir par coûter cher aux consommateurs, prévient le spécialiste de l’industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.
• À lire aussi: L’industrie agroalimentaire craint la fermeture de l’usine Sanimax
• À lire aussi: 10 M$ pour réduire les odeurs: Sanimax pense faire un bien meilleur voisin
• À lire aussi: Gestion des mauvaises odeurs: l’industrie porcine demande au gouvernement de renouveler son programme d’aide
L’entente entre les deux parties bat de l’aile présentement en raison de permis que l’administration Plante refuse d’octroyer à Sanimax pour la construction d’un garage d’entreposage. La Ville soutient ne pas avoir reçu les documents demandés.
Or, l’entreprise est l’une des seules au Québec à s’occuper de l’équarrissage, soit le traitement des carcasses d’animaux laissées par les fermes et les abattoirs.
«Il n'y a pas grand monde qui veut investir dans l’équarrissage [...] Les marges ne sont pas très intéressantes», explique Sylvain Charlebois.
«Le problème avec le litige avec la Ville de Montréal, c'est qu'on doit justement traiter des odeurs parce qu’évidemment s'occuper de carcasses, ça émane des odeurs qui ne sont pas très agréables. Alors il y a des règles à suivre», ajoute-t-il.
Le hic, c’est que Sanimax menace maintenant de fermer son usine montréalaise.

«Si l'usine ferme, ça risque d'être un problème majeur pour des centaines d'entreprises», craint l’expert.
Il mentionne notamment des entreprises qui produisent des produits du porc ou du poulet.
«On va devoir justement transporter des carcasses plus loin pour les faire traiter ailleurs et ça pourrait augmenter les coûts de 8 à 15%, dépendamment du produit qu'on garde. Et qui va payer pour tout ça éventuellement? C’est nous tous, les consommateurs. Alors c'est un problème qui est majeur», indique M. Charlebois.
«J'ai l'impression qu'on va devoir se pencher là-dessus dans les prochains jours, sinon c'est la catastrophe pour la filière agroalimentaire et ça pourrait pousser les prix à la hausse à l'épicerie», ajoute-t-il.
L’usine montréalaise est l’une des plus importantes au Québec, soutient le spécialiste de l’industrie agroalimentaire.
«La production de protéines qui sort de Sanimax représente la consommation de protéines pour l'ensemble de l'île de Montréal pour un an», soutient Sylvain Charlebois.
«Ça pourrait faire en sorte que toutes les protéines pourraient augmenter en prix, peu importe la source de protéine», ajoute l’expert.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.