Le complexe hydroélectrique de La Romaine complètement fonctionnel
Alexandre Cantin
Hydro-Québec a mis en marche cet automne la quatrième et dernière centrale du complexe de La Romaine, sur la Côte-Nord, mettant ainsi fin au seul projet de construction de nouveaux barrages hydroélectriques de la province.
Le chantier avait été inauguré 13 ans plus tôt par le premier ministre de l’époque Jean Charest.
Le chef de chantier Benjamin Ben Achour a constaté avec satisfaction la fin du chantier.
«C’est beaucoup d’efforts, d’intensité, d’histoires humaines, pour faire tous ces éléments-là. Le virage santé sécurité nous a changé», a-t-il indiqué mercredi lors d'une entrevue avec TVA Nouvelles sur la crète du barrage.
La construction de la Romaine a été difficile sur le plan de la santé et de la sécurité, puisque quatre travailleurs y sont décédés, dont deux au barrage de la Romaine-4 en 2016. Ces événements ont fait réagir Hydro-Québec, qui a notamment mis à l’écart un entrepreneur.
«Comme on le sait, on a eu des événements tragiques. Ça nous a permis d’apprendre. On a changé, on a évolué. Ç’a été une nouvelle page vers un virage santé sécurité dans toute l’entreprise», a indiqué Benjamin Ben Achour.
Ces changements et la pandémie ont entraîné des délais et une hausse de 700 millions $ au coût du projet initialement évalué à 6,5 milliards $.
La mise en fonction du dernier des huit groupes turbine-alternateurs des quatre centrales le 16 septembre dernier a représenté un moment charnière pour l’équipe d’Hydro-Québec.
«On a eu la Bersimis dans les années 50, on a eu la Manicouagan-Outardes dans les années 60 et 70, il y a eu la Baie-James dans les années 80 et 90. La Romaine, c’est le projet des années 2000-2010. Le prochain grand complexe hydroélectrique, on ne le connait pas actuellement, on étudie nos options, c’est ce qu’on a annoncé dans notre plan stratégique», a indiqué le directeur de projets d'Hydro-Québec, François-Pierre Gaudreault.
La construction du barrage Romaine-4 a été complétée en juillet. Il ne reste que quelques travailleurs sur place pour procéder au scellement de la galerie de dérivation par laquelle l’eau de la rivière circulait pendant la construction du barrage.
Actuellement, la majorité des 450 travailleurs qui œuvrent sur le chantier se trouvent à la centrale.
«On est à la fin des travaux de la centrale. On a mis en service notre centrale, on en est fier. Un beau succès. Là, on termine les branchements de commandes pour les opérateurs à distance», a précisé Benjamin Ben Achour.
Les travaux à la centrale seront complétés au début de l’année 2023 et l’aménagement du site extérieur avant le retrait complet des travailleurs sur le chantier se poursuivra pendant un an.