Le commissaire aux plaintes mènera une enquête dans le dossier de la mort de l’ex-journaliste Jacques Teasdale

Diane Tremblay
Le commissaire aux plaintes et à la qualité des services du CHU de Québec-Université Laval ouvre une enquête dans le dossier de Jacques Teasdale, 74 ans, à la lumière des nouveaux faits allégués par la famille.
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Le fils de M. Teasdale, qui a été contacté par une employée ayant requis l’anonymat par peur de représailles, a révélé cette semaine que son père aurait été «abandonné sans dignité» lors de son hospitalisation.
Il rapporte que l’ex-journaliste aurait été laissé par terre après être tombé et qu’il se serait vu refuser «une PICC Line» (accès veineux central inséré dans la veine d’un membre supérieur) «parce qu’il l’aurait arrachée une fois.» On lui aurait également refusé «un simple verre d’eau», en juillet dernier.
M. Teasdale avait été hospitalisé du 30 juin au 16 juillet 2024, au quatrième étage de l’hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec pour combattre un cancer des poumons stade 4. Selon la source qui a parlé à la famille, M. Teasdale aurait fait une chute de son lit lors de son hospitalisation, une information que ses proches ignoraient. Lors de l’autopsie, une fracture de la vertèbre T12 avait été observée.
«Les faits allégués par la famille de M. Teasdale sont troublants et ne reflètent pas les soins et services que nous désirons donner à la population. Je salue l’initiative du commissaire aux plaintes et à la qualité des services qui vient en complémentarité des démarches déjà en cours à l’interne dans ce dossier», a commenté Martin Beaumont, président-directeur général du CHU de Québec-Université Laval, dans un communiqué.
«Nous prendrons connaissance des recommandations qui émaneront de ce processus et nous agirons avec diligence afin d’assurer que nos services soient toujours donnés dans le respect et la dignité», a-t-il ajouté.
La famille satisfaite
Olivier Teasdale s’estime satisfait de cette décision qui n’entraînera pas l’abandon des autres plaintes formulées au Collège des médecins du Québec, à l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, ainsi qu’au conseil des médecins, dentistes et pharmaciens du CHU de Québec. Par ailleurs, la famille compte toujours poursuivre l’établissement pour un montant de 960 000$.
«Au début, on pouvait parler d’incompétence ou de mauvaises formations, mais aujourd’hui, on est conscients de la maltraitance humaine dans ce dossier-là. Il est temps que quelqu’un se mette le nez dans cette affaire-là», a indiqué au Journal Olivier Teasdale.
«Mon père a vécu deux mois de calvaire à la fin de sa vie. On est contents de savoir que le commissaire déclenche une enquête, mais on ne veut pas que ce soit une enquête pour nous fermer la trappe. On veut que l’enquête serve à quelque chose. Il faut aller au fond de cette histoire. Il ne faut pas juste que ce soit de belles paroles», a-t-il ajouté.
Il souhaite que le «commandant en chef» du système de santé, comme il l’appelle, le ministre de la Santé, Christian Dubé, fasse aussi une enquête dans ce dossier.
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