Le commandant des forces terrestres ukrainiennes présente sa démission après une frappe russe sur un terrain d’entraînement

AFP
Le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Mikhaïlo Drapaty, a annoncé dimanche sa démission, avouant ressentir une «responsabilité» dans la mort d’au moins 12 soldats ukrainiens survenue lors d’une frappe russe sur un terrain d’entraînement.
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Au moins 12 militaires ont été tués et plus de 60 blessés dans une frappe de missile russe contre le terrain sur lequel ils s’entraînaient, avait annoncé plus tôt l’armée de terre ukrainienne.
«J’ai décidé de présenter ma démission du poste de commandant des forces terrestres des forces armées ukrainiennes», a écrit Mikhaïlo Drapaty dans un message au ton ému publié sur Telegram.
Cette décision est dictée par un «sentiment de responsabilité dans la tragédie du terrain d’entraînement 239», a-t-il expliqué. Cet événement fait suite à plusieurs attaques meurtrières du même type ayant eu lieu ces derniers mois.
Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, l’armée de Moscou a frappé à plusieurs reprises des sites où se rassemblaient des militaires ukrainiens, parfois loin du front.
Ces attaques ont suscité des critiques en Ukraine, des responsables politiques accusant par exemple le commandement militaire de créer des cibles faciles et de mettre les soldats en danger en les regroupant.
Mikhaïlo Drapaty a soutenu dimanche avoir tenté de «changer l’attitude» de ses subordonnés.
«La culture du secret et l’impunité sont un poison pour l’armée», a-t-il dénoncé, affirmant avoir essayé de les «éradiquer». «Mais si ces tragédies se produisent encore, cela signifie que mes efforts n’ont pas été suffisants», a-t-il ajouté.
L’armée de terre a précisé dimanche qu’il n’y avait eu «ni réunion ni rassemblement de masse» à l’endroit visé.
La «majorité» des militaires s’étaient aussi rendus dans un abri antiaérien après le déclenchement de l’alerte annonçant une attaque à venir, a assuré l’armée.
Une enquête interne sera menée pour établir les circonstances de la frappe, a-t-elle ajouté.
«S’il s’avère que la mort et les blessures des militaires sont le résultat d’actions ou d’inaction de la part de responsables, les coupables seront sévèrement punis», a promis l’armée.
À la fin du mois de mai, six soldats ukrainiens ont été tués et plus de 10 autres blessés par une frappe russe sur un terrain d’entraînement dans la région de Soumy (nord-est), frontalière de la Russie.
En mars, une attaque russe contre un terrain d’entraînement militaire a tué de nombreux soldats, à plus de 100 km de la ligne de front. L’armée n’a pas donné le bilan précis des victimes.
Le commandant des troupes terrestres ukrainiennes, Mikhaïlo Drapaty, a dénoncé des responsables militaires qui «exercent leurs fonctions de manière négligente».
En septembre 2024, une attaque aérienne russe sur un institut militaire à Poltava (centre) a fait près de 60 morts et plus de 300 blessés.