Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

«Mille secrets mille dangers»: un film «très personnel» pour Philippe Falardeau

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Partager
Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2025-09-13T15:00:00Z
Partager

L’auteur du roman à succès Mille secrets mille dangers, Alain Farah, a reçu plusieurs offres de producteurs et réalisateurs qui souhaitaient adapter son œuvre à l’écran. Mais l’approche préconisée par le cinéaste Philippe Falardeau l’a immédiatement convaincu qu’il était la bonne personne pour raconter son histoire au cinéma.

En entrevue au Journal, les deux créateurs racontent que la chimie s’est installée instantanément entre eux, et ce, dès leur première rencontre.

«Quand j’ai dit à Alain et à son éditeur que je voulais faire un film très personnel à partir du roman, ils ont arrêté la réunion en disant que c’était le mot clé qu’ils voulaient entendre, relate Philippe Falardeau.

«Alain a alors dit quelque chose très beau, en décrivant le processus d’adaptation comme une œuvre en échange d’une autre œuvre. J’avais déjà fait des adaptations avant, mais ça n'avait jamais été présenté de cette façon. Ça m’a permis de me cacher derrière son personnage pour explorer des bibittes personnelles.»

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Récit autobiographique mélangeant la comédie et le drame, Mille secrets mille dangers relate les angoisses d’Alain (joué dans le film par Neil Elias), un jeune Montréalais d’origine libanaise, le jour de son mariage avec Virginie (Rose-Marie Perreault).

Publicité

Filmer l'anxiété

En lisant le livre, Philippe Falardeau a rapidement été interpellé par le personnage d’Alain, avec lequel il dit partager plusieurs points en commun.

«Je pense être moins pire que lui, mais on est affligés des mêmes maux, Alain et moi», confie-t-il.

«Je fais référence au rapport à l’anxiété et à la maladie physique. On a la même maladie [des maux de ventre chroniques], lui et moi. Moi, ça vient de ma mère, lui, de son père. Mais on ne l’a pas vécu de la même manière.

«Cette histoire me permettait aussi de filmer l'anxiété. Quand on est anxieux, on a constamment peur de ce qui s’en vient. Et les mariages, c’est souvent ça. Les mariés sont tellement sollicités que la journée passe sans qu’ils aient eu l’impression de la vivre réellement. C’est ça aussi que j’ai essayé d’exprimer dans le film.»

Adapter Mille secrets mille dangers, un roman de 500 pages, en un film de moins de deux heures n’a évidemment pas été simple. Falardeau et Farah ne cachent pas avoir dû faire des choix difficiles pour transposer ce récit foisonnant au cinéma. La mort du personnage de Myriam, la meilleure amie de la mariée, a notamment été évacuée du scénario.

Photo de Lou Scamble fournie par Microscope
Photo de Lou Scamble fournie par Microscope

«Ç’a été un choix douloureux parce que la mort de Myriam m’avait fait pleurer à chaudes larmes en lisant le livre. Mais j’avais l’intuition qu’il fallait abandonner ça. Je ne pensais pas que Mille secrets avait le souffle d’un film de trois heures. J’ai préféré explorer davantage le lien entre Alain et sa mère.»

Publicité

Retour au cinéma

Mille secrets mille dangers marque le retour de Philippe Falardeau au cinéma francophone, 10 ans après la sortie de la comédie Guibord s’en va-t’en guerre. Ces dernières années, le cinéaste s’est notamment consacré à la réalisation deux séries télé, Le temps des framboises et Lac-Mégantic: ceci n'est pas un accident.

«C’était le fun de revenir à la maison et d’explorer une autre tonalité de notre Québec», souligne le réalisateur de Monsieur Lazhar.

«Ce qu’on voit dans Mille secrets mille dangers, c’est le Québec que je connais. Pour moi, c’est ça, Montréal. Les personnages du film, je ne les vois pas comme des Libanais. Je les vois comme des Montréalais et des Québécois. Je suis sûr que si on leur demandait, ils diraient qu’ils se considèrent comme ça eux aussi. Je trouve ça beau.»

  • Le film Mille secrets mille dangers prend l’affiche le 19 septembre.

Content pour son ami Denis Villeneuve

Grand fan de James Bond, Philippe Falardeau est très excité à l’idée de voir son bon ami Denis Villeneuve réaliser le prochain film de la saga.

«Je me souviens d’un festival de films James Bond qu’on avait organisé pendant un week-end chez Denis, relate Falardeau en riant. Je peux te garantir qu’à cette époque, aucun d’entre nous ne pensait qu’il allait réaliser un James Bond, mais Denis, lui, avait peut-être l’ambition de le faire. Je suis admiratif de son ambition. Il n’a pas peur de se casser la gueule. Son rêve d’enfant, c’était de réaliser un Dune. Il l’a fait et là, il va réaliser un autre rêve en faisant un James Bond. Je suis très content et très heureux de ça.»

Publicité
Publicité