Le CHU de Québec s’était trompé: les compotes chinoises resteront en vente dans ses hôpitaux
Elles seront toujours disponibles dans les hôpitaux du CHU de Québec, même si celui-ci avait confirmé l’inverse en octobre 2024

Vincent Desbiens
Les compotes de fruits chinoises qui ont fait couler beaucoup d’encre en septembre dernier sont toujours en vente dans les hôpitaux du CHU de Québec-Université Laval, même si l’organisation avait confirmé qu’elles allaient disparaître de ses cafétérias en octobre 2024.
L’automne dernier, François Blouin, un producteur fruitier de L’Île-d’Orléans, avait été scandalisé en découvrant des compotes de mandarines, oranges et poires faites en Chine à l’hôpital de l’Enfant-Jésus alors que les fermes québécoises ont des surplus qui ne trouvent pas preneur.
Questionné à ce sujet, le CHU avait confirmé que «tous les desserts servis à la cafétéria des cinq hôpitaux du CHU proviendront de produits québécois» à partir du 20 octobre 2024.
Récemment, des employés du centre hospitalier universitaire ont contacté Le Journal pour signaler que les contenants de fruits asiatiques n’ont jamais été retirés de l’offre alimentaire.
Une tournée des cafétérias des cinq hôpitaux de l’organisation dans les derniers jours a permis au Journal de corroborer l’information.

«Desserts sucrés»
Placé devant cette contradiction, le CHU de Québec a reconnu avoir commis une erreur en affirmant à l’époque que tous les types de desserts étaient inclus dans son initiative pour mettre de l’avant les produits québécois.
«À l’époque, nous n’avions pas fait de distinction spécifique entre les desserts sucrés et les desserts légers, ce qui a pu mener à une interprétation erronée. Pour clarifier, les desserts sucrés proviennent bien de produits québécois, tandis que les desserts légers, tels que les fruits, ne sont pas inclus dans cette catégorie pour l’instant», a fait valoir l’organisation par écrit.
Elle rappelle que l’achat de nourriture disponible dans les cinq hôpitaux du CHU, dont les compotes de fruits, est sous la responsabilité du Centre d’acquisitions gouvernementales (CAG).

«Dans le cas des denrées alimentaires, en accord avec la loi sur les contrats publics, le CAG adjuge le contrat au plus bas soumissionnaire conforme», poursuit la porte-parole du CHU de Québec-Université Laval.
Strict minimum
Joint au téléphone, François Blouin s’est dit «déçu, mais pas surpris» d’apprendre que les surplus des producteurs de fruits québécois ne feront pas leur entrée dans les hôpitaux de la Vieille Capitale, comme l’avait laissé entendre le CHU.
«J’avais dit que je le croirais quand je le verrais et j’avais raison de penser cela. [...] Ils vont faire le strict minimum pour que les gens arrêtent de chialer, mais jamais plus», peste-t-il.
Le producteur fruitier déplore que le gouvernement du Québec fasse preuve d’une «obsession pour le coût d’acquisition qui fait fi des conditions exécrables de production» plutôt que d’une véritable intention de valoriser les produits d’ici.
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