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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

Le chroniqueur Pierre Foglia s’éteint à 84 ans

Pluie d’hommages pour le journaliste qui est décédé après avoir demandé l'aide médicale à mourir

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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-07-29T22:20:09Z
2025-07-29T23:40:00Z
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Décédé mardi à 84 ans après avoir demandé l’aide médicale à mourir en raison du Parkinson, Pierre Foglia aura fortement influencé le journalisme québécois.

Pour Richard Martineau, chroniqueur au Journal, il aura été un maître et une inspiration. « Quand il m’a appelé pour qu’on mange ensemble, c’est comme si Dieu m’invitait », a-t-il confié à TVA Nouvelles, peu après l’annonce de sa mort.

C’était un « géant du journalisme », a ajouté Marc-François Bernier qui a publié en 2015 Foglia l’insolent, une analyse des 4300 chroniques du journaliste d’origine française arrivé au Québec en 1963, après un passage par l’armée française en Algérie. Sa carrière dans les médias québécois s'est amorcée en 1969 pour La Patrie avant de passer au Montréal-Matin. Il joindra La Presse en 1972 où il restera jusqu'à sa retraite, en 2015.

« Il avait une énorme influence. Quand il sautait une seule chronique, le samedi, le tirage de La Presse chutait brusquement », a lancé Marc-François Bernier dont l’ouvrage est aujourd’hui considéré comme une biographie non autorisée du chroniqueur amoureux des chats et de vélo.

Un journaliste littéraire

Capable de parler de culture comme d’éducation ou de conflit armé – il s’est rendu en Iraq et en Palestine pour rendre compte de la vie quotidienne des assiégés –, Pierre Foglia avait un style personnel qui a fortement marqué le journalisme, a souligné M. Bernier. Au moins deux générations de journalistes ont tenté sans succès de l’imiter, estime-t-il.

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« Il travaillait beaucoup ses textes. On ne le voyait jamais dans les médias parce qu’il prenait deux jours pour écrire une chronique. Je crois d’ailleurs qu’on peut se rappeler de lui comme d’un journaliste littéraire », a affirmé l’ancien professeur à l’Université d’Ottawa.

Frondeur et effronté, Foglia n’avait peur de rien. Mais cet absolutisme a eu sa part d’ombre. Il ne s’est jamais excusé d’avoir défendu le clan de la cycliste Geneviève Jeanson, même après qu’elle ait admis s’être dopée.

Pluie d’hommages

En plus des journalistes et chroniqueurs qui lui ont rendu hommage, plusieurs personnalités ont tenu à souligner sa voix libre.

« Le Québec perd une voix unique. Il savait dire l’essentiel avec des mots justes et touchants », a écrit sur le réseau social X le premier ministre du Québec, François Legault.

« Jouir, coupable, de ses incisions dans la bien-pensance ou se laisser bercer des élans doux et ludiques d’un quotidien philosophe? Il pouvait, lui, tout dire », a mentionné Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois.

Éric-Pierre Champagne, président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, a fait référence à son talent. « Pierre Foglia a été un grand chroniqueur. Un très grand chroniqueur, unique en son genre. Souvent imité, mais jamais égalé », a-t-il mentionné sur les réseaux sociaux en soulignant également son côté littéraire.

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