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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Le chômage chez les jeunes, le canari dans la mine

Le PQ a compris le pouvoir des jeunes électeurs, que font les autres partis?

Photo Fotolia
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Photo portrait de Emmanuelle Latraverse

Emmanuelle Latraverse

2025-09-08T19:30:00Z
2025-09-08T19:46:47Z
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En politique, on dit souvent que les jeunes ne votent pas ou votent peu. D’où le fait qu’ils sont rarement au cœur des plateformes électorales des grands partis.

On leur préfère les aînés, les retraités, ce bon vieux bloc électoral fiable et prévisible.

En 2025, c’est une erreur.

Le contexte économique et politique actuel laisse plutôt présager que les jeunes sont le canari dans la mine.

Drapeau rouge

Cet été, à près de 15%, leur taux de chômage a atteint des sommets jamais vus depuis la crise financière de 2008-2009 (excluant l’année pandémique de 2020).

C’est l’ensemble de la population qui devrait s’en inquiéter. Car depuis les 50 dernières années, la hausse du chômage chez les jeunes est annonciatrice d’une récession.

Pas surprenant que les employeurs aient le gros bout du bâton, ils le savent.

Mais ce qui inquiète davantage, c’est qu’on ne peut rejeter la faute exclusivement sur l’instabilité causée par les tarifs de Donald Trump, selon Desjardins.

L’élargissement des permis de travail des étudiants étrangers et la hausse substantielle de l’immigration figurent parmi les explications retenues.

Le risque pour la cohésion sociale est majeur. Car ce phénomène ouvre la porte au fait que le débat sur l’immigration transcende son caractère identitaire pour devenir un facteur économique. Personne n’a envie de revenir à: «Les immigrants volent nos jobs».

Quel avenir?

Il faut ajouter les compressions à venir dans la fonction publique et la prépondérance de l’intelligence artificielle, deux facteurs qui touchent particulièrement les jeunes travailleurs.

Ce sont là tous des éléments qui finiront par toucher l’ensemble de la population.

Les jeunes ont fait élire Justin Trudeau. Leur ras-le-bol a propulsé le Parti conservateur. Il solidifie de jour en jour la montée du Parti Québécois et de son option indépendantiste. En effet, pour une génération confrontée à de piètres perspectives d’avenir, l’argument selon lequel le Canada est brisé demeure toujours aussi pertinent.

Les partis traditionnels n’ont plus le luxe de les ignorer.

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